La transcription ci-dessous a été générée automatiquement à partir de l’audio avec OpenAI Whisper, il est possible qu’il reste des coquilles et le langage est par nature très oral.
Sommaire
- Présentation et profil
- Projet, contacts et stages
- Financement
- Écriture du dossier
- Être candidat(e) à 40 ans
- P2 ou D1 ?
- Préparation de l’oral
- Passage à l’oral
- Retourner en PASS ou LAS
- Rentrée à la fac
- Méthode de travail
- Organisation du cursus à Tours
- Situation entre Tours et Orléans
- Organisation de la vie de famille
- Intégration dans la promo
- Exercice futur
- Conclusion
Bonjour à tous, et aujourd’hui j’ai le plaisir d’accueillir Marine. Bonjour Marine, merci d’avoir accepté cette entrevue.
Bonjour, merci de m’accorder cette possibilité.
Écoute, avec plaisir. Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter ?
Alors, bonjour à tous, je m’appelle Marine, j’ai 41 ans maintenant, j’ai deux enfants, une petite fille de 3 ans et demi et 7 ans et demi.
Est-ce que tu peux nous parler un petit peu du profil que tu avais avant de candidater en passerelle ?
Alors, à l’origine, j’ai fait des études dans la gestion des risques industriels, donc tous les risques des entreprises d’une manière générale. J’ai pu travailler, j’ai eu l’opportunité de rentrer dans ce qu’on appelait un service de santé au travail, qui s’appelait avant la médecine du travail, qui ne s’appelle plus comme ça justement parce qu’aujourd’hui, il y a des métiers de la prévention qui sont apparus, donc des ergonomes. Donc au départ, moi, je suis rentrée comme ingénieure, même si j’avais un master, je n’avais pas un titre d’ingénieur, mais le poste s’intitulait ingénieur hygiène-sécurité, les risques de l’entreprise.
Et puis, j’ai eu l’opportunité d’accéder à un poste de toxicologue, donc j’ai fait un deuxième master en toxicologie et environnement santé. Et donc, le poste de toxicologue, globalement, a deux aspects. Donc le premier aspect, c’est l’accompagnement des entreprises sur la gestion des risques chimiques. Donc globalement, j’allais dans les entreprises et puis je conseillais les entreprises sur les produits qu’ils utilisaient, sur les cancérogènes, ce genre de choses. Le deuxième aspect de ce métier, c’est le conseil aux médecins du travail sur, entre autres, les examens complémentaires à mettre en place pour les salariés exposés aux produits chimiques, ce genre de choses, ou la compatibilité, par exemple, de l’usage de certains produits avec une pathologie X ou Y. Donc voilà un petit peu les deux aspects du métier que j’occupais.
C’était quoi le statut que tu avais ? Est-ce que tu étais fonctionnaire ? Est-ce que tu travaillais dans le privé ?
Alors non, pas du tout. Les services de santé au travail sont des associations de loi 1901. Donc ça, c’est réglementé par la loi. Et en général, ils sont départementalisés. Ce n’est pas une règle immuable. Dans certains départements, il peut y avoir plusieurs services de santé, entre autres en région parisienne ou dans les Hauts-de-France. Mais dans la plupart des départements, il y a un service de santé. C’est un service de santé pour le département. C’est un salarié de droit privé.
Du coup, on en revient un petit peu à ton projet de faire médecine. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment ça t’est venu, cette idée ? Est-ce que c’était là depuis longtemps ? Est-ce que c’est venu un peu plus tard dans ta vie ? Et comment est-ce que ça a maturé ?
Alors, c’est vrai que c’est quelque chose qui était dans un coin de ma tête depuis pas mal de temps. En fait, en terminale, j’avais des bons résultats scolaires. Donc, j’avais émis l’idée de faire médecine. Et puis, peut-être un manque de maturité, un manque de confiance en moi. J’ai réussi à me convaincre toute seule que ce n’était pas pour moi, que c’était très élitiste et que je n’y arriverais pas. Donc, je n’ai pas du tout postulé. Je n’ai pas fait de PACES à l’époque parce que je ne pensais pas pouvoir réussir. Donc, c’était un peu resté dans un coin de ma tête, mais un peu comme un regret, on va dire. Et je ne me revoyais pas du tout repostuler en PASS, repartir en première année de médecine. Ce n’était pas du tout envisageable.
Et puis, j’ai découvert l’existence de la passerelle. Donc, j’ai commencé un peu à me questionner. Ça a un peu ravivé cette envie de faire médecine. Et puis, j’ai commencé un peu à travailler sur le projet. J’ai vite été arrêtée dans la progression de ce projet par l’aspect financier, qui était quand même très bloqué. Quand on a une maison à payer, qu’on a une vie de famille, entre autres, qu’on a l’habitude de recevoir son salaire, c’est un petit peu compliqué de pouvoir arrêter de travailler comme ça. Et donc, j’ai mis quelques temps à bien monter ce projet, à bien réfléchir au côté financier pour avoir quelque chose d’un peu sûr avant de me lancer. Et du coup, j’ai pu postuler l’année dernière à la passerelle.
Tu nous as expliqué tout à l’heure que dans ton travail, tu as des contacts notamment avec des médecins du travail. Comment est-ce que cette expérience a influencé ta manière de voir la médecine ? Qu’est-ce que ça t’a apporté qui t’a permis d’ensuite constituer ton dossier et faire ta tentative ?
Alors, effectivement, j’avais l’occasion de travailler quotidiennement avec des médecins. J’avais un petit peu une approche de tout ce qui était santé. C’est vrai que sur certaines thématiques, je ne sais pas, les allergies, les cancérogènes, ce genre de choses, c’est déjà des choses qui étaient acquises pour moi. Donc, ça m’a permis aussi de pouvoir, comment dire, acquérir des nouvelles compétences, en fait. Puisque de par ma formation, forcément, c’est des choses que j’avais vues. Et le fait de travailler au quotidien avec des médecins, on va parler forcément de ces sujets-là. Même si c’est très ciblé sur, entre autres, les cancérogènes, les mutagènes, les toxiques pour la reproduction, les allergènes, ça reste, on va dire, très ciblé. Mais ça m’a déjà donné des bonnes bases sur cette thématique-là.
Et puis après, il y avait toute l’approche patient aussi, alors qu’il y a un petit peu différente en santé au travail, puisque contrairement à la plupart des médecins, les médecins du travail voient aussi, et beaucoup des gens, en bonne santé. Et l’idée, c’est de préserver cette santé, justement. On voit beaucoup moins de gens malades que le médecin généraliste, par exemple. Mais voilà, j’avais déjà un petit peu cette approche du patient. Et puis après, le côté technique, on va dire, et scientifique.
Est-ce que tu penses, avec le recul que tu as aujourd’hui, que pour des personnes qui, à l’inverse de toi, n’ont pas forcément de lien avec le monde de la santé de manière générale, est-ce que tu penses que c’est indispensable de faire des stages pour pouvoir être admis en passerelle ?
Alors, je pense qu’effectivement, c’est important. C’est surtout important pour les gens qui n’ont pas du tout de compétences, enfin, qui n’ont pas du tout l’occasion de travailler dans le monde de la santé, pour éviter justement d’idéaliser un petit peu le métier, et de se faire une idée qui est fausse. Donc, c’est vrai que moi, je n’ai pas du tout fait de stage, parce que ça, je ne sais pas, je n’ai pas eu l’opportunité d’en faire, mais j’avais quand même une approche de la santé.
Alors, quand même, j’avais une approche qui était relativement réduite, il ne faut pas dire ce qui est, puisque les médecins avec lesquels je travaille sont des médecins qui sont salariés, qui ne sont pas en libéral, qui ne sont pas à l’hôpital non plus, comme je le disais, qui voient aussi beaucoup de gens en bonne santé. Donc, c’est une approche un petit peu, enfin, complètement différente, de la plupart des autres spécialités médicales. Mais c’est vrai que pour quelqu’un qui serait juriste, ou qui n’aurait aucun lien, on va dire, avec la santé, je pense que c’est indispensable d’en faire.
Après, une personne qui serait, je ne sais pas, un infirmier, ou qui est déjà dans le monde de la santé, c’est peut-être moins intéressant, mais ça peut être quand même pertinent, si la personne a, comme moi, une expérience dans un domaine très précis de la santé. Et du coup, ça peut permettre aussi de voir, d’élargir un petit peu son horizon, quoi.
Du coup, pour changer un petit peu de sujet, et revenir sur ce que tu disais plus tôt, tu as parlé de la question du financement, qui a été une contrainte importante, dont tu as dû venir à bout. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu, toi, comment tu as prévu ton financement sur ces nombreuses années à venir ?
Oui, alors, le financement, c’est vrai que c’était un gros point, enfin, une grosse difficulté, pour moi, et comme la plupart des gens, je pense, qui postulent à la passerelle. Donc, pour ma part, j’ai les indemnités de Pôle emploi pendant un an et demi. Alors, ce n’était pas gagné non plus, parce que je comptais sur une rupture conventionnelle, et finalement, qui m’a été refusée.
Donc, du coup, j’ai dû passer par le dispositif qui s’appelle Transition Pro, qui permet de toucher quand même les indemnités de Pôle emploi, tout en ayant démissionné, en fait. Donc, il faut avant que la commission valide le projet de reconversion. Et j’ai cru comprendre sur le Discord ça avait été refusé à un certain nombre de passerelliens par Transition Pro. Donc, ce n’était pas gagné d’avance, mais j’ai pu valider ce projet-là par Transition Pro et donc avoir Pôle emploi pendant un an et demi.
Et puis, après, en termes de financement, alors, j’ai plusieurs petits financements. Alors, quand on arrive en externa, il y a un petit salaire d’externat qui n’est pas énorme, mais en tout cas, c’est toujours ça de pris. Sur le département où je suis, donc le Loiret, le Conseil général aussi propose une bourse d’études, en fait, pour les étudiants qui s’engagent à rester 5 ans dans le département, un petit peu comme le CESP, sauf que c’est juste un engagement sur l’honneur. Il n’y a pas de place au concours ou de spécialité spécifique. Alors, ils le versent une fois par an, mais c’est à peu près l’équivalent de 350 euros par mois. C’est à peu près 4 000 euros, je crois, par an, quelque chose comme ça. Donc, ça se rajoute aux 200-300 euros de l’externa, du salaire d’externe.
Et puis, mon conjoint travaille aussi. Et on a pu mettre aussi quelques petites économies de côté qui vont nous permettre de subvenir à nos besoins pendant ces 3 ans. Parce que, bon, je compte 3 ans étant donné que, là, voilà, pour l’instant, j’ai Pôle emploi. Donc, ça, ça va. Et puis, après, en internat, c’est encore différent puisqu’on gagne un salaire qui nous permet d’assurer un peu plus nos arrières.
Tu nous as parlé du dispositif Transition Professionnelle. Est-ce que tu pourrais nous expliquer un petit peu le fonctionnement et les conditions pour bénéficier de ce dispositif s’il y a des gens qui nous écoutent et qui seraient intéressés ?
Alors, Transition Pro, comme je le disais, c’est le dispositif qui permet de toucher les indemnités de Pôle emploi tout en ayant démissionné. Donc, il y a un processus très précis à mettre en place et surtout à bien respecter l’ordre. Donc, il ne faut absolument pas démissionner, en fait, avant d’avoir la validation de la commission de Transition Pro puisque sinon, ce n’est pas valable.
Donc, moi, j’avais pris les devants au mois d’avril, il me semble. J’avais contacté l’APEC pour bénéficier d’un accompagnement par un conseiller en évolution professionnelle, donc un CEP. Je lui avais exposé mon projet parce qu’en fait, c’est cette personne-là qui permet de présenter le dossier à Transition Pro. C’est-à-dire que si le conseiller en évolution professionnelle ne valide déjà pas le projet, c’est une première étape de validation. En fait, si déjà cette personne-là ne valide pas, on ne peut pas présenter le dossier. Donc, moi, j’avais pris un petit peu les devants. Je l’avais contacté. Oui, c’est ça, à peu près au mois d’avril l’année dernière. Je n’avais plus échangé avec cette personne-là. On avait commencé un peu à travailler sur le dossier. Et puis, quand j’ai été accepté, je l’ai recontacté. On a monté le dossier ensemble. On a expliqué un petit peu les points les plus importants.
Le dossier, globalement, on explique un peu notre projet. Pourquoi on veut faire ça. Moi, pour être honnête, j’ai quand même repris beaucoup de points de ma lettre de motivation de la passerelle, puisque c’est à peu près les mêmes choses qu’on nous demande. Et puis, est-ce qu’on connaît un petit peu le métier ? Est-ce qu’on sait un petit peu les conditions d’emploi de ce métier-là ? Parce que c’est un dossier qui n’est pas spécifique aux gens qui font la passerelle. D’ailleurs, c’est très peu des passerelliens qui font ce dossier-là. Mais quelqu’un qui voudrait se reconvertir dans un autre métier, la commission questionne quand même sur le fait qu’on soit renseigné sur le métier.
Et entre autres, pour les gens qui ont fait des stages, par exemple, c’est tout à fait intéressant de pouvoir le valoriser dans ce dossier-là. On nous demande aussi le coût de la formation, l’emploi du temps, enfin le planning, en gros, le programme de formation. Donc voilà, il y a un certain nombre d’éléments à remplir comme ça. On l’envoie à la commission, il me semble que c’est au moins une semaine ou dix jours avant. Mais plus tôt, on l’envoie mieux, c’est puisqu’en fait, comme il n’y a qu’une commission par mois, il y a une limite de dossiers qu’ils peuvent étudier. Et puis, une fois qu’on a la réponse, ça tombe en général le jour même ou dans les 48 heures maximum. Une fois qu’on a la réponse, on peut démissionner. Et une fois qu’on a démissionné, s’inscrire à Pôle emploi. Et donc, il faut juste renvoyer à Pôle emploi la validation de la commission pour pouvoir toucher les indemnités, en fait.
Donc, si je reprends un petit peu la chronologie pour essayer de bien comprendre, tu t’y es pris, tu t’y es pris très en amont, finalement, pour monter ce projet-là. Et donc, tu as d’abord demandé une rupture conventionnelle qui n’a pas abouti. Et dans un second temps, tout en gardant ton emploi, tu as sollicité Transition Professionnelle qui a donné son accord et après, tu as pu démissionner. C’est ça ?
C’est tout à fait ça. Donc, c’est vrai que moi, j’invite quand même tout le monde à prendre un peu les devants. Puisqu’en fait, c’est vrai que si ma rupture conventionnelle avait été acceptée, je n’aurais pas eu besoin de la commission, de la conseillère en évolution professionnelle, je n’aurais pas eu besoin de Transition Pro. Mais voilà, il faut toujours se dire que peut-être que la rupture conventionnelle sera refusée et au moins avoir pris les devants et se dire si on a déjà avancé sur le dossier, on gagne un petit peu de temps. Puisque c’est vrai que c’est des démarches qui prennent quand même un peu de temps. Mais sinon, la chronologie, c’est ça. Démissionner surtout après la réponse de la commission.
En expliquant le fonctionnement, tu nous as parlé de l’APEC. Qu’est-ce que c’est l’APEC ?
Alors, l’APEC, c’est l’association pour l’emploi des cadres. Donc, eux, ils proposent le service d’accompagnement par les conseillers en évolution professionnelle. Mais de mémoire, je crois que les conseillers en évolution professionnelle, il y en a dans d’autres structures que je ne saurais pas citer. Mais je sais qu’à l’APEC, il y en a, c’est sûr. Il doit y en avoir d’autres ailleurs, c’est sûr aussi.
Est-ce que toi, dans ton plan de financement, tu as prévu de continuer à travailler soit pendant le premier, soit pendant le second cycle ?
Alors, j’avais envisagé ça l’an dernier quand j’ai postulé. J’avais envisagé de travailler. Et finalement, j’ai dû travailler du fait de la transition pro, etc. J’ai dû travailler jusqu’à début décembre. Et honnêtement, je ne le recommande pas du tout, du tout, du tout. Ça a été très, très compliqué puisqu’en travaillant à temps plein, forcément, c’était un petit peu compliqué.
Alors déjà, je devais m’organiser pour aller à certains cours obligatoires. Et puis, en parallèle, il fallait que je puisse, quand même, avancer sur mes cours et mes révisions. Et ça a été très compliqué. Donc, après, les gens qui sont, par exemple, infirmiers en libéral ou autres, qui peuvent travailler de temps en temps, alors le week-end, ou plutôt à leur convenance, je pense que ça, c’est des solutions qui sont envisageables. Par contre, travailler à temps plein, c’est très compliqué. J’en ai fait l’expérience, donc je peux le certifier que à temps plein, ça reste compliqué.
Je te propose qu’on avance un petit peu dans la chronologie et qu’on parle de l’écriture du dossier. Est-ce que tu peux nous dire un petit peu, toi, comment tu as abordé cette étape ? Quels sont les conseils que tu donnerais aux gens pour écrire leur lettre, leur CV, particulièrement à des personnes qui ont un profil un peu similaire au tien ? Donc, je rappelle Master 2 avec un travail qui est en rapport quand même avec le monde de la santé.
Oui, alors, sur le dossier, j’ai commencé, réfléchir à ma lettre de motivation au mois d’août, je crois, donc pour postuler en mars. Donc, je m’y suis prise assez à l’avance. J’ai eu beaucoup, beaucoup de mal à démarrer. En fait, j’avais pas vraiment d’idée de comment commencer et j’étais bloquée sur ma phrase d’accroche. J’arrivais pas à trouver de phrase d’accroche et ça me bloquait pour continuer. Donc, c’était un petit peu compliqué le démarrage. Et puis, j’ai fini par laisser de côté cette phrase d’accroche et par mettre mes idées, en fait, tout simplement sur papier. Ensuite, j’ai essayé de les ordonner un petit peu pour qu’il y ait une logique. Et puis, j’ai commencé à rédiger. Et finalement, la phrase d’accroche, c’est ce que j’ai fait, je crois, en dernier.
J’ai envoyé ma lettre de motivation à quelques admis, à deux ou trois admis, je crois, au mois de novembre, il me semble. Donc, pareil, assez en avance aussi. Et ça m’a permis de pouvoir prendre en compte les commentaires, la retravailler après, à tête reposée. Il y a eu un moment donné, je ne sais plus, peut-être au mois de janvier, où je n’arrivais plus à avancer. J’ai vraiment bloqué, en fait. J’étais trop sur ma lettre de motivation et je n’arrivais plus à savoir ce qu’il fallait modifier, ce qu’il fallait garder. Bon, ça, je pense que c’est à peu près tous les passerelliens ont dû passer par cette phase-là. Donc, finalement, j’ai laissé ma lettre de côté peut-être une quinzaine de jours sans y toucher, sans l’ouvrir. 15 jours, 3 semaines, je ne sais plus exactement. Et ça m’a permis, après, d’avoir les idées un petit peu plus claires pour la retravailler. Et je l’ai re-renvoyée à peut-être 2 personnes, 2-3 personnes, je ne sais plus, au mois de février, je dirais. Et puis, comme les retours étaient plutôt positifs sur cette deuxième version, ça m’a permis d’être aussi rassurée.
Et après, en termes de conseils, essayer de faire quelque chose de logique, essayer de faire quelque chose de synthétique aussi. Alors, c’est un exercice qui est très compliqué. On a des fois envie d’insister sur certains points, mais du coup, on répète trois fois la même phrase et ça n’a pas toujours d’intérêt.
Et puis, pour avoir relu certaines lettres cette année et aussi de par mon expérience, c’était un peu les commentaires que j’avais eus sur ma première version de lettre de motivation, c’est que souvent, il manque tout simplement la motivation. C’est-à-dire, et moi, c’est l’erreur que j’avais faite aussi, c’est-à-dire, pourquoi on a envie de faire ça ? Très souvent, les candidats expliquent leur parcours, expliquent les compétences transposables de leur métier actuel ou de leur formation actuelle à la médecine. Souvent, toute la partie un peu pratico-pratique, financement, etc., il y a toujours une petite phrase dessus. Mais du coup, la raison profonde de pourquoi la personne a envie de faire ça, c’est souvent manquant. Et c’est vrai que ça oblige à se requestionner sur est-ce que j’ai vraiment envie de faire ça ? Pourquoi j’ai envie de le faire ? Quelles sont mes motivations profondes ? Et entre mes deux versions, c’est vraiment le point sur lequel j’ai plus travaillé. C’était cette partie-là et ça m’a même… Alors, ça n’a pas remis en question mon envie de tenter la passerelle, mais c’est vrai que du coup, ça oblige à se reposer des questions et à se dire est-ce que c’est vraiment ça que j’ai envie de faire et pourquoi ? Et du coup, de pouvoir l’indiquer dans sa lettre.
Du point de vue du contenu si je reprends un petit peu ce que tu viens de me dire, tu m’as parlé des motivations qui sont du coup importantes à mentionner, tu m’as parlé du parcours, tu m’as parlé aussi de tout ce qui est un petit peu pratico-pratique, notamment le financement, etc. Est-ce que tu vois d’autres points qui sont importants à mentionner dans une lettre pour un candidat ?
Après, ça dépend des profils de chacun, mais si, je ne sais pas, si par exemple, la personne est sage-femme et veut faire une passerelle vers médecine dans l’idée de choisir l’obstétrique, par exemple, je pense que c’est important aussi de pouvoir mettre en avant la spécialité qu’on a envie de faire s’il y a une spécialité qu’on a envie de faire et pour laquelle on a une affinité ou une expérience particulière. Donc ça, je pense que ça peut être important.
Et puis, le choix de la fac, encore une fois, ça va dépendre du profil. C’est-à-dire que si le candidat, il a passé trois diplômes différents dans trois villes différentes, bon, du coup, il faut qu’il explique un petit peu pourquoi il veut aller dans une quatrième ville. Si le candidat a fait tout son parcours universitaire et a fait toute sa vie professionnelle dans une ville, par exemple, et qu’il postule dans l’université de cette ville, je ne suis pas sûr que ça ait besoin de plus d’explications que ça. Donc voilà, encore une fois, ça va dépendre vraiment des candidats.
Toi, tu as la quarantaine. Ça fait partie des choses qui rebutent les candidats qui ont ton âge. Et qu’est-ce que tu pourrais dire aux gens comme ça qui ont un peu peur de postuler avec un âge un petit peu plus âgé que la moyenne des candidats ?
Alors, c’est vrai que ça peut être une difficulté. Alors, dès le début de mon projet, moi, je me suis tout de suite mis en tête en me disant voilà, ce n’est pas un inconvénient, ça doit être un avantage. Je dois l’utiliser comme un avantage. Je n’ai pas un âge plus vieux que les autres. J’ai plus d’expérience que les autres. Je le voyais plus, enfin, j’ai essayé de l’utiliser, comme ça, en me disant voilà, j’ai de l’expérience, donc il faut aussi que je puisse la mettre en valeur. C’est vrai que ça peut faire peur dans le sens où on se dit on se lance dans un projet, on met aussi des espoirs dans ce projet-là et en se disant peut-être que pour une question d’âge, ça ne va pas être possible. C’est vrai qu’il faut être à l’aise avec ce sentiment potentiel d’échec aussi. Mais ça, de toute façon, c’est aussi le cas pour tout le monde. Mais c’est vrai qu’à un âge plus avancé, c’est plus compliqué peut-être. Mais, voilà, il faut vraiment le traiter comme si ce n’était pas un problème.
Et voilà, moi, je sais que par exemple, dans ma lettre de motivation, je n’ai pas spécifiquement, enfin, je n’ai volontairement pas mentionné ma date de naissance dans mon CV. Bon, après, ils ne sont pas dupes, ils voient l’année du bac, ils font vite le calcul. Mais voilà, pareil, je n’ai pas spécifiquement parlé de mes enfants dans ma lettre de motivation. J’avais préparé la réponse à la question s’ils me l’avaient posée à l’oral. Mais voilà, il faut se dire que ce n’est pas forcément qu’un inconvénient, ça peut aussi être un avantage et il faut arriver à le tourner de cette manière-là dans son dossier, dans cette de motivation.
À l’oral, ils n’ont pas abordé la question ?
Alors, ils n’ont pas abordé la question des enfants, ils ont abordé la question de l’âge. Donc, ils m’ont demandé si ce n’était pas des études trop longues à reprendre à mon âge. Et donc, voilà, moi, j’ai donné plusieurs réponses. Je leur ai dit que de toute façon, déjà, quand on était passionné, il n’y avait pas de… On ne comptait pas les années. Et puis, j’ai aussi mis en avant le fait que médecin, c’est bien sûr qu’il y a la formation initiale de médecine et c’est tout à fait normal, mais que c’était un apprentissage aussi tout au long de la vie de médecin et que tous les médecins continuaient à se former tout le temps et que du coup, voilà, ce n’était pas gênant et que dans mon métier, de toute façon, c’était aussi le cas. La mise à jour des connaissances scientifiques, c’est quelque chose de primordial. Et puis, je leur ai dit aussi que ce n’était pas dix ans d’études dans lesquelles je m’engageais, c’était quatre, cinq ans, effectivement, d’études à la fac et puis après, l’internat, c’est encore un autre système différent. Donc, oui, ils m’ont posé la question, mais j’ai répondu de cette manière-là.
De toute façon, on reviendra sur l’oral et comment ça s’est passé un petit peu par la suite. Si je reste, sur la préparation du dossier, toi, tu es rentrée en P2. Est-ce que c’est quelque chose que tu avais demandé ou pas particulièrement et est-ce qu’avec le recul que tu as aujourd’hui, tu es satisfaite de cette entrée en P2 ?
Alors, non, je n’avais rien demandé du tout. Ils n’ont pas posé la question non plus. Mais oui, avec le recul, c’est vrai que quand on postule, on se dit toujours j’aimerais bien quand même aller en troisième année, je gagnerais un an, ne serait-ce que financièrement. Mais honnêtement, ce n’est vraiment pas une bonne idée. À moins d’avoir une bonne formation scientifique de base, mais ce n’est vraiment pas plus mal de commencer en deuxième année parce qu’il y a certaines matières qu’on fait en deuxième année et qu’on ne revoit plus après. Donc, c’est quand même intéressant. Pour Tours, je crois que ceux qui sont rentrés en troisième année, si je ne me trompe pas, je crois que c’était quasiment que des sages-femmes. Que des sages-femmes et je crois qu’il y avait peut-être une bonne IDE, un ou deux docteurs dans des domaines scientifiques en biologie ou autre. Mais c’est vrai que pour ma part, je suis plutôt contente parce que même en ayant des bases scientifiques, ce n’est pas inutile d’être rentré en deuxième année.
Alors, on continue à bouger un petit peu dans la chronologie. Par la suite, tu as donc été admissible. Ton dossier a été reçu pour être présenté à l’oral. Comment est-ce que tu t’es préparé à cet oral ?
Alors, j’ai fait plusieurs choses. Alors, il y a deux parties pour l’oral, évidemment. La partie où on présente son projet et puis la partie où on répond aux questions. Pour la présentation de mon projet, selon les facs, mais en général, c’est souvent 5 minutes qu’on nous propose. Donc, il faut arriver à faire ça en 5 minutes. Alors, j’ai pas mal changé mon discours. Donc, à chaque fois, il fallait le réapprendre, évidemment, et faire en sorte que ça tienne dans les 5 minutes. Et puis, en fait, j’ai choisi de parler un petit peu de mon parcours.
Et puis, j’ai fait toute une partie qui était un petit peu différente, peut-être, de ce qu’ils ont l’habitude de voir sur, pour moi, quelles étaient les qualités, en fait, pour être un bon médecin. Et je mettais en avant un certain nombre de qualités et de compétences importantes. Et je faisais, justement, le parallèle avec soit ma personnalité, soit mes études, soit mon parcours professionnel où j’expliquais qu’effectivement, j’avais ces qualités et ces compétences-là et que ça me permettait de suivre les études de médecine. Donc, voilà un petit peu comment je me suis préparée sur cette partie-là.
Je me suis beaucoup, beaucoup entraînée. J’ai beaucoup, beaucoup répété avec un chronomètre pour être sûre de pouvoir tenir dans les temps. Et pareil, je conseille de le faire, enfin, de se garder une marge. Par exemple, s’il y a 5 minutes, de se dire il faut que je puisse le faire en 4 minutes 30 ou en moins de 5 minutes. Si on s’entraîne et on est à 4 minutes 55, on peut facilement bégayer ou dépasser les 5 minutes. Et puis, selon les jurys, certains laissent terminer la phrase, d’autres coupent à 5 minutes 00. Donc, c’est vrai qu’il faut être un peu serein sur ce côté timing.
Et sur la partie questions, alors sur le Discord, ça m’a beaucoup aidé. Il y a eu pas mal de propositions, en fait, des dossiers, des fichiers avec toutes les questions qui ont été posées ces dernières années. Donc, moi, j’ai repris ce fichier-là. Je l’ai un peu remodifié. Enfin, je l’ai remis à ma sauce. En fait, j’ai remis les questions un petit peu par thème. En fait, les thématiques, il y avait des questions des fois qui reviennent deux, trois fois sous la même thématique. Donc, j’ai un peu tout remis ça. J’ai enlevé certaines questions. J’ai fusionné, etc. J’ai regardé les questions qui s’adaptaient aussi plus à mon profil. Et puis, j’ai préparé une réponse pour chacune de ces questions potentielles. Et puis, j’ai eu la chance de pouvoir faire des oraux blancs aussi sur le Discord. Donc, ça, c’est pareil. C’est quelque chose que je conseille et qui peut être très important pour se préparer.
Après, moi, je n’ai pas voulu, contrairement à certains autres candidats que je connais, je n’ai pas du tout voulu présenter mon oral à des gens de ma famille ou à des gens autres ou à des amis ou autres. J’ai préféré garder ça pour moi. Mais je sais que certains se sentent plus à l’aise en l’ayant présenté devant un public. Après, chacun est différent.
Vis-à-vis de l’oral en lui-même, il y a une question qui revient souvent qui est la question du par cœur. Qu’est-ce que toi, tu en penses ?
Au départ, je ne suis pas du tout quelqu’un qui aime apprendre par cœur. Dans tous les oraux que j’ai eu à faire au cours de mon cursus, à chaque fois, j’avais plutôt les grandes idées marquées et puis ça me guidait un petit peu dans mon discours. Donc au départ, j’étais partie sur cette idée-là de me dire je vais faire pareil, je vais me noter les grandes idées et puis ça va me permettre d’orienter un peu mon discours. Et très, très rapidement, je me suis aperçue que ce n’était pas possible parce qu’on fait facilement des digressions, on oublie certaines idées, certains exemples qui peuvent, dans un discours quelconque, être mineurs. Mais là, étant donné qu’on a quand même très peu de temps, c’est un peu compliqué d’oublier des choses ou de passer à côté et puis de revenir après et de dire ah oui, j’ai oublié de vous dire ça. Donc finalement, je suis partie aussi sur l’idée de l’apprendre par cœur. Mais du coup, je l’ai répété beaucoup mais j’ai essayé de faire en sorte à chaque fois de garder un peu ce côté naturel, c’est-à-dire pas que ce soit répété, récité comme une poésie. Donc voilà, ça c’est un petit peu la difficulté mais moi, je conseillerais quand même finalement de l’apprendre par cœur parce que j’ai essayé de ne pas le faire et voilà, je voyais que je dépassais trop le temps. Donc plutôt l’apprendre par cœur mais après, selon les gens, les gens sont plus ou moins à l’aise à l’oral mais il faut essayer de garder quand même ce côté un petit peu naturel et pas récité.
Maintenant, sur le passage de l’oral en lui-même, est-ce que tu peux nous dire un petit peu comment ça se passe à Tours ? Quelle est la structure ? Combien il y a de membres du jury, etc. ?
Alors, à Tours, il y avait huit membres de jury donc deux de chaque fac donc deux pharmas, deux maïeutiques, deux odontos et deux médecines avec en général les doyens ou les responsables des formations. Le jury était assez froid, même très froid, très froid, très neutre et ça, c’était le ressenti de la plupart, je crois, des candidats avec qui j’ai pu discuter. Donc voilà, après, j’ai pu dire ce que j’avais à dire, faire ma présentation dans les temps et puis j’ai eu quelques questions mais très peu de questions quand même.
Votre format, c’est 5 minutes, 5 minutes aussi, c’est ça ?
Ouais, c’est ça, 5 minutes, 5 minutes, exactement.
Et donc, sur tes impressions, tu as eu un jury qui t’a semblé plutôt froid mais est-ce que tu as senti que sur le questionnement, ils essayaient de te piéger ou est-ce que au contraire, est-ce qu’ils restaient plutôt, entre guillemets, bienveillants malgré leur froideur ?
Pas forcément bienveillants mais pas malveillants non plus. Enfin, il n’y avait pas de piège. Non, il n’y avait pas de piège, c’était des questions sur mon parcours, sur la question de l’âge. En fait, je n’ai pas eu de surprise au niveau des questions. Il n’y a pas eu une question où je me suis dit là, je n’ai pas préparé, je n’ai pas de réponse. Donc moi, je suis sortie de l’oral avec le sentiment de me dire voilà, je ne sais pas si je serais prise parce qu’on avait vraiment du mal à savoir ce qu’ils en pensaient mais j’étais plutôt rassurée dans le sens où je me suis dit voilà, j’ai fait ma présentation de la manière dont je voulais la faire dans le temps imparti. Les questions, j’ai su y répondre et j’y ai répondu de la meilleure manière possible, on va dire. Je n’avais pas de regrets. À la sortie de l’oral, je n’avais pas de regrets et je me suis dit bon, si je ne suis pas prise, voilà, j’ai fait ce que je pensais avoir besoin de faire. Et ça, c’est vraiment assez satisfaisant quand même comme sentiment de se dire bon, voilà, j’ai fait ce que j’avais à faire.
Est-ce que tu peux nous dire un petit peu les questions qu’ils t’ont posées et les réponses que tu y as apportées ?
Oui, alors j’ai eu une question sur la question de l’âge donc ça, j’ai un petit peu expliqué déjà tout à l’heure.
J’ai eu une question de savoir si j’encadrais des gens ou pas dans mon activité donc là… Alors, je n’avais pas préparé cette question mais c’était plutôt simple de répondre et ce n’était pas le cas. Et puis, j’ai eu une troisième question sur le fait de déménager ou pas puisque moi, j’habite à Orléans et la fac de Tours est à environ une heure de chez moi. Donc, sur le fait que si je comptais déménager ou pas et là, j’ai répondu. En fait, je leur ai dit que j’avais des enfants, un conjoint qui travaillait à Orléans donc dans une première phase, je n’envisagerais pas de déménager tout de suite puisque ce n’est pas aussi simple que ça mais que je me gardais cette possibilité-là et on en avait parlé avec mon conjoint, que je me gardais cette possibilité-là si je voyais que c’était trop compliqué effectivement de pouvoir pourquoi pas déménager dans l’avenir.
Ce n’était pas ce que j’envisageais dans l’immédiat mais pourquoi pas et sachant que j’ai aussi de la famille sur Tours donc voilà, j’avais aussi la possibilité d’être logée s’il y avait besoin. J’aurais très bien pu donner la réponse qu’ils attendaient en disant oui, je déménage demain si vous le souhaitez mais je ne voulais pas le faire parce que d’abord ce n’est pas dans ma façon de faire et puis je pense qu’ils l’auraient senti que ce n’était pas vrai donc voilà, j’ai préféré être honnête leur dire que dans un premier temps je n’envisageais pas de déménager mais que si ça devenait trop compliqué, que ça pouvait être une possibilité que je me laissais quand même.
Donc voilà, de mémoire, je crois que c’est tout ce que j’ai eu comme question il me semble.
Si on avance un petit peu dans le temps, toi avant d’être admise tu as été sur liste d’attente. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de cette phase d’entre deux ?
Ouais, alors c’est une phase très très compliquée à vivre. C’est un peu des ascenseurs émotionnels donc effectivement j’étais première sur liste complémentaire alors j’ai eu on va dire deux, trois phases différentes. Dans une première phase j’étais un peu un peu fataliste en me disant bon bah de toute façon voilà, c’est comme ça c’est parce que j’habite à Orléans ils n’ont pas voulu me prendre. Voilà, je me cherchais un peu des excuses et puis très rapidement en l’espace de 48 heures je me suis dit bon, je vais recandidater l’année prochaine. C’est un peu trop facile de se dire c’est la faute de c’est la faute de la fac ou c’est la faute de là où j’habite ou quoi que ce soit, c’est un peu trop facile peut-être que ce facteur-là géographique a joué probablement mais voilà, je me suis dit il ne faut pas non plus mettre tout ça sur ça. Et donc je me suis rapidement remise en question, j’ai fait pas mal de MOOC cet été parce que je n’en avais pas du tout fait durant l’année. Je pense que j’en ai fait 4 ou 5 dans l’été et puis j’avais commencé un petit peu à voir pour les stages, parce que du coup j’en avais pas fait non plus.
J’avais commencé un petit peu à me dire comment est-ce que je peux faire pour améliorer mon dossier pour cette deuxième candidature ? Donc c’était surtout pour moi, faire des stages, faire des MOOC principalement et puis peut-être, j’y avais pas forcément encore réfléchi, mais c’était peut-être aussi envisager de retravailler ma lettre de motivation ou mon oral.
Et puis finalement je crois une semaine après la rentrée… J’ai appelé plusieurs fois la fac cet été c’était assez stressant pour savoir si… Parce qu’en fait il y avait une histoire d’inscription aussi d’inscription définitive et je savais le nombre de places qu’il y avait et donc plusieurs fois j’ai appelé la fac en demandant combien il y a de personnes qui se sont inscrites parce que je me disais, s’il y a 16 places et que le secrétariat me dit qu’il y a déjà 16 personnes qui sont inscrites je sais qu’il n’y a plus de place. Et malheureusement la fac de Tours ne donne aucune information donc durant deux mois c’était un petit peu stressant parce qu’au départ j’y croyais un petit peu, en juillet, et puis arrivée en août je me suis dit ils ne vont plus m’appeler, maintenant les gens ont dû déjà tous s’inscrire et puis finalement, voilà.
Surprise à la rentrée : ils m’ont appelée en me disant que quelqu’un ne s’était pas présenté ou a refusé son inscription et qu’il y avait cette possibilité là de venir. Ça a été très compliqué pendant une semaine puisqu’en fait la fac ne m’a pas dit directement, ils m’ont laissé entendre que quelqu’un n’était pas venu et qu’il y avait la possibilité que je vienne; mais c’est pas sûr… Il faut demander au doyen… Donc c’était encore un petit peu un petit peu stressant et ils m’ont demandé quand est-ce que je pouvais venir.
Alors là gros dilemme parce que je travaillais encore et que, évidemment, j’avais un préavis à faire et que la fac n’acceptait pas, et c’est logique, que je vienne que dans trois mois. J’ai pu m’arranger un petit peu comme ça et puis avec l’histoire de transition pro où je devais aussi attendre la commission donc tout ça se cumulait, ça a été un peu compliqué et puis bon finalement, j’ai accepté : j’ai dit à la fac que je venais sans souci pour que ça puisse se faire rapidement.
Et l’intégration était un peu plus compliquée aussi puisque j’avais pas du tout assisté aux réunions de pré-rentrée où ils expliquaient le fonctionnement, etc. Heureusement j’ai eu l’appui des autres passerelliens qui m’ont donné toutes les infos avant la rentrée et qui m’ont permis de pouvoir m’intégrer assez facilement.
C’est intéressant ce que tu dis parce que ça montre finalement que même jusqu’au dernier moment il peut y avoir un désistement.
Ouais ouais, parce qu’en fait il y avait une semaine de pré-rentrée avec présence obligatoire et je pense que la personne est pas venue à ce moment là… Oui oui il y a toujours un petit espoir, mais j’avoue que j’y croyais.
Ça peut se comprendre. Dans ta promo tu es la seule à être issue de la liste complémentaire ?
Ouais, on était deux… J’ai cru comprendre que les années précédentes à Tours il n’y avait pas de liste complémentaire, alors peut-être qu’ils ont peut-être de manière récurrente un ou deux désistements et du coup cette année on était deux sur liste complémentaire. Mais il n’y a que moi qu’ils ont rappelé.
Dans ton témoignage tu parles de quelque chose qui est intéressant vis-à-vis du discord qui biaise un petit peu les attentes des candidats puisqu’on voit surtout les témoignages des personnes qui sont admises et un peu moins celui pardon de celles qui sont non admises. Est-ce que tu peux revenir un petit peu sur ça ?
Oui alors effectivement alors je pense honnêtement que le discord aide beaucoup, enfin aide d’une manière générale puisqu’on peut bénéficier de relectures de gens qui sont déjà passés par là. Même sur le côté financement de conseils, d’oraux blancs, etc. Donc ça c’est très positif, par contre c’est vrai que c’est biaisé dans le sens où globalement les gens qui échouent à la passerelle, forcément sont déçus, et c’est tout à fait entendable, et du coup on participe moins au discord. Alors certains, ceux qui vont faire la deuxième tentative restent sur le discord et effectivement continuent de participer, on en voit un petit peu plus cette année par rapport à l’an dernier, de gens qui font leur seconde tentative. Donc c’est plutôt très bien, mais c’est vrai qu’on a le sentiment que, forcément, tous ceux qui sont sur le discord ont réussi, alors que c’est loin d’être le cas. Il y a beaucoup de gens aussi qui échouent et du coup qui souhaitent s’éloigner un peu du discord, et ça a été mon cas aussi, quand j’ai reçu la réponse… Alors pas négative, mais la réponse disant que j’étais sur l’île d’attente, j’avoue que j’ai mis quelques jours à me remettre sur le discord, parce que ça renvoie à son échec. Forcément c’est jamais très plaisant.
Il faut quand même être attentif au fait de se dire que l’échec, c’est pas forcément toujours de notre faute : il y a beaucoup de candidatures, c’est quand même une grosse sélection. Il y a un facteur chance : selon les années, les dossiers qu’on aura en concurrence avec le nôtre seront plus ou moins bons, donc ça peut être aussi ce facteur-là. Il y a beaucoup de choses et puis on connait jamais trop les critères de sélection, donc c’est très compliqué suite à cet échec de rester sur le discord, ça je peux l’entendre.
Il faut, en tant que candidat, aussi se dire qu’il y a beaucoup d’admis sur le discord mais qu’il y a aussi plein de gens qui n’ont pas réussi la passerelle et c’est pas pour autant que la candidature est pas bonne. Parfois il y a des petits points d’amélioration, ou parfois c’est juste parce que les autres dossiers en face étaient meilleurs, tout simplement. Ça peut être le cas, le nombre de places est très restreint. Il ne faut pas forcément se dire que que tout le monde réussit sur le discord et qu’on est le seul ou la seule à être en échec. C’est pas du tout le cas.
Très intéressant. Je me permets, moi qui ai quelques années de recul sur des relectures, j’ai vu malheureusement des très beaux dossiers refusés, parfois même dès l’admissibilité. C’est vrai qu’on comprend pas, mais comme tu le soulignes, c’est vrai qu’il y a une concurrence assez rude. Il faut rappeler que le taux d’admission est entre 5 et 10% dans la majorité des facs, donc même si, comme tu l’as très justement dit, le fait qu’il y ait des nombreux admis sur le discord ça biaise un peu le ressenti, ça reste quand même un concours très sélectif.
Est-ce que toi dans ta démarche tu avais envisagé de retourner en PASS ou en LAS ?
Comme je le disais avant de découvrir la passerelle, j’avais dans un petit coin de ma tête cette envie de faire médecine, mais j’avais absolument pas du tout envie de repartir en PASS et en fait, le fait de pas avoir été prise tout de suite à la passerelle, et même avant de candidater à la passerelle, ça m’a permis d’y réfléchir et de me dire que finalement, l’envie elle est tellement là que ouais, je serais prête à refaire une PASS. Alors quand j’ai reçu ma réponse disant que j’étais sur liste complémentaire, je me suis reposé la question de faire une PASS ou une LAS en parallèle de ma seconde tentative. Et puis finalement, en réfléchissant, je me suis dit je vais faire les choses les unes après les autres. Je vais déjà repostuler une deuxième fois, faire une deuxième tentative et si jamais je ne suis pas prise à ce moment-là, je postulerai en PASS ou en LAS, mais ce serait la dernière possibilité. Parce qu’en plus de rajouter une année d’études, qu’il faut évidemment financer, il y a aussi le risque d’échec derrière : il y a quand même un gros concours en fin de PASS et arrêter de travailler pour se consacrer à la PASS, si finalement on n’a rien au bout d’un an, ça peut être aussi compliqué. Voilà, j’y avais réfléchi mais c’était un peu la dernière option pour moi.
Alors j’avance un petit peu à nouveau dans le temps, et on va parler de ton admission et de ta rentrée. Même si pour toi, dû aux conditions particulières que tu viens d’évoquer, ça a été une période qui s’est un peu précipitée, est-ce que tu peux nous dire comment tu as préparé ta rentrée ? Quelles sont les révisions que tu avais faites et avec le recul aujourd’hui que tu as d’une moitié de P2, pour la fac de Tours, quelles sont les choses les plus importantes à réviser pour rentrer sereinement en P2 ?
Oui effectivement, le fait d’avoir été rappelée au dernier moment, ça a un peu précipité la rentrée, mais ça a été plus sur le côté organisation administratif, inscription, etc. que ça a été un peu compliqué. Pour les cours en eux-mêmes, pas plus que ça. Alors moi j’avais commencé un programme de révision l’an dernier que j’avais fait, mais ça reste ma méthode à moi. Il faut que chacun puisse adapter ses révisions aussi à son propre parcours et puis moi j’avais recommencé dès les révisions de terminale : je me suis dit je vais reprendre le programme de terminale S en chimie et en bio pour vraiment revoir les bases. Ça a été plus rapide que ce que je pensais, parce que finalement, il me restait encore des bons souvenirs. Mais je suis repartie là-dessus pour me dire, au moins je pars sur des bases solides.
Et ensuite j’ai commencé à attaquer les révisions de deuxième année. Donc ce que j’ai fait, c’est que au lieu de réviser toute la PASS avec un certain nombre d’informations qui – enfin ça reste mon avis -, mais qui je pense ne sont pas forcément utiles derrière dans les années de médecine, qui servent plus à la sélection en PASS, je me suis dit je vais prendre le programme de deuxième année de Tours et puis à travers des livres, à travers des vidéos YouTube sur Internet… J’ai trouvé aussi des ronéos, j’ai pu commencer à avoir une première approche du programme de P2, et aussi par rapport à ça, me dire, là je vois qu’il me manque des bases. Je vais pouvoir retravailler spécifiquement ces bases-là parce que je sais que c’est des choses qui me serviront l’an prochain.
Donc j’étais très ambitieuse, j’avais pour pour objectif de réviser une UE de P2 par mois. J’ai pas réussi à m’y tenir, ça a été un peu compliqué. J’en ai révisé un certain nombre et, entre autres, j’avais pas mal bossé la cardio l’an dernier. Et je vois que là, sur le premier semestre, ça m’a quand même pas mal servi parce qu’il y avait des choses que j’avais déjà vues. Alors même si j’avais pas tout retenu de ce que j’avais vu l’an dernier, il y a quand même pas mal de choses qui étaient restées. En tout cas, ça me semblait assez clair on va dire. Donc voilà, ce que je peux conseiller aux gens c’est de repartir selon leurs besoins sur des bonnes bases scientifiques de lycée ou de première année. À la limite de fac de bio… Et puis après de prendre spécifiquement le programme de P2 de leur fac et puis de regarder un petit peu ce programme et d’essayer de voir s’il y a des choses qu’ils comprennent vraiment pas, sur lesquelles ils ont besoin de travailler un peu plus pour prendre un petit peu d’avance pour l’année d’après.
D’un point de vue de la difficulté académique des cours, qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que c’est quelque chose qui t’a surprise ? Quelque chose auquel tu t’attendais ? Est-ce que finalement, toi, le fait d’avoir une profession en relation avec la santé ça t’aide à suivre les cours ou pas trop ?
Alors oui il y a des choses qui me parlent plus que si j’avais été dans une autre profession. Alors sur la difficulté en tant que telle, pas forcément, je trouve pas ça extrêmement dur, par contre c’est plutôt sur le volume de choses à connaître. C’est là où effectivement ça peut se compliquer. C’est pour ça aussi que je disais que travailler en parallèle ça devient très compliqué, moi je l’ai expérimenté jusqu’à début décembre et effectivement, j’ai pris beaucoup de retard sur mes révisions jusqu’en début décembre parce que, forcément, travailler en temps plein c’est un petit peu compliqué. Et du coup c’est là aussi où le fait d’avoir révisé certaines matières déjà l’an dernier m’a sauvé un petit peu parce qu’il y avait des choses sur lesquelles je pouvais passer un peu plus rapidement. En tout cas j’avais déjà deux-trois notions.
Pour moi, c’est plus la quantité d’informations à retenir que la difficulté en tant que telle sur les matières. Ça dépend beaucoup aussi des enseignants et, par exemple, sur l’anatomie où c’est pas quelque chose qui est forcément très très simple de premier abord, où on peut on peut avoir des fois du mal à visualiser en 3D, comment s’organisent un petit peu les différents systèmes… Là effectivement, ça peut être intéressant aussi de de s’être bien préparé sur la partie anatomie. Ça peut être la partie peut-être un peu plus compliquée où avoir des bonnes bases c’est intéressant.
Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ta méthode de travail ?
Pour l’instant, sur le premier semestre, j’avais une méthode pas très organisée puisque, quand je travaillais, ça restait compliqué de pouvoir réviser les cours. Alors moi, ce que je fais en tout cas ce que ce que j’ai essayé de faire au premier semestre et ce que je me tiendrai à faire au deuxième semestre, c’est de reprendre – parce qu’en fait moi, je vais pas en cours, je travaille que sur les ronéos – donc c’est de reprendre la ronéo, et en fait de… alors c’est pas des fiches en tant que tel, mais je fais un petit peu comme si c’était un résumé de la ronéo. C’est à dire que je vais enlever toutes les petites anecdotes, je vais me faire un schéma pour récapituler une notion qui va prendre une demi-page. Donc sur une ronéo peut-être de 15 pages je vais le résumer en une page ou une page et demie avec vraiment les notions essentielles. Et après ça me permet de réviser principalement ces fiches-là. Bon je les appelle fiches mais c’est pas exactement des fiches… Mais, au lieu de d’avoir 500 pages à lire, j’en ai peut-être qu’une centaine donc c’est c’est quand même plus rapide.
J’ai beaucoup travaillé aussi sur les annales puisque nous on a la chance de pouvoir avoir des annales des années précédentes et c’est quand même souvent les mêmes genres de questions qui tombent. Donc voilà, et puis je vais expérimenter là pour le deuxième semestre parce que j’aurais beaucoup plus de temps qu’au premier semestre pour m’organiser. je vais expérimenter la méthode des J, qui consiste à réviser un cours et puis 3 jours plus tard de re-réviser le même cours et puis après d’espacer les révisions de ce même cours à 7 jours, ou à 10 jours, ou à 15 jours. Au fur et à mesure, plus on l’a révisé, moins on le révise souvent. Donc je vais je vais expérimenter ça, j’avais fait un petit peu ça l’an dernier déjà pour mes révisions et je trouvais que ça avait plutôt pas mal fonctionné en fait.
Et est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment s’organise le cursus à Tours ? Quelles sont les grandes matières par année ? Quand est-ce que vous avez des stages et quels stages ? Et puis au niveau de l’externat comment s’organisent les alternances entre les périodes de cours et les périodes de stages si tu le sais ?
Ouais alors, sur Tours, donc en deuxième-troisième année on a plusieurs stages à faire. En deuxième année on a un stage de chirurgie de 4 semaines mais qui inclut une semaine en anesthésie, on est dans un service de chirurgie et la semaine où on est en anesthésie, on est plus focalisés sur cette partie là. Donc ça, ça se fait durant l’année entre octobre et avril selon le groupe dont on fait partie. Et puis enfin pour ma part, je suis actuellement d’ailleurs en stage, et je suis en octobre en chirurgie ophtalmique.
On a aussi un stage infirmier à faire donc je pense que les gens qui sont déjà diplômés infirmiers en sont dispensés. Je sais que dans la plupart des facs le stage se fait en début de deuxième année avant même la rentrée, chez nous c’est l’inverse : il se fait en fin de de deuxième année, donc en gros on a nos partiels fin mai et ensuite on est en stage un mois. Donc stage infirmier soit le mois de juin, soit le mois de juillet, soit le mois d’août, ça dépend de notre groupe encore une fois.
En troisième année on a un stage un peu sur le même principe que le stage de chirurgie, c’est un stage dans un service de médecine de l’hôpital. C’est des stages qui sont attribués par la fac donc on choisit pas forcément ce qu’on veut et c’est 4 semaines.
Et on a aussi un stage de 2 semaines en imagerie à faire, j’ai un petit peu moins d’informations sur sur ce stage là parce que c’est les 3ème année.
Sur les matières en deuxième année, au premier semestre on a la cardio, la neuro, on a ce qu’on appelle biopathologie : c’est un cours qui parle principalement du fonctionnement des scanners, des IRM, de la radio. On a on commencé la sémio au premier semestre et puis on a de la dermato aussi.
Et puis au deuxième semestre on a de l’hormonologie, on a tout ce qui est système pulmonaire, le rein il me semble : la néphro, et nutrition et puis on a des ED de sémio. On a aussi des cours d’anglais soit au premier, soit au deuxième semestre, d’anglais médical. Voilà je crois que j’ai rien oublié pour la deuxième année.
Après en troisième année j’ai pas le programme en tête, mais on a aussi un certain nombre de cours, je crois qu’il y a l’hémato en deuxième année, de l’immuno, la dig et j’ai pas les autres matières en tête, mais voilà il y a d’autres choses et les programmes sont consultables facilement sur le site de la fac.
Et sur l’alternance en externat, alors jusqu’ici c’était – si je dis pas de bêtises – un mois et demi de stage et un mois et demi de cours et trois sessions de partiels dans l’année au lieu de deux en deuxième et troisième année. On a nos partiels début janvier et en mai et les externes ont trois sessions de partiels.
Voilà globalement, mais ils ont parlé récemment de basculer ça en demi-journée donc matin stage et après midi cours ou l’inverse, donc c’est pas encore décidé, c’est pas encore voté sachant que ça posera un problème auprès des gens sont en stage dans les hôpitaux qui sont pas à Tours puisqu’en fait, il y a un certain nombre d’hôpitaux dans un certain nombre de villes qui dépendent de Tours et qui sont pour la plupart à une heure de route de Tours. Ça peut poser problème si les gens sont en stage à une heure de route, voire même plus des fois pour certains hôpitaux, s’ils sont en stage à une heure de route le matin et que l’après-midi ils ont cours, ça peut poser problème donc je sais pas. Ils parlaient récemment peut-être de passer en demi-journée mais c’est pas encore c’est pas encore sûr.
À Tours il y a aussi une situation un petit peu particulière vis-à-vis de la fac naissante d’Orléans, est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu les articulations entre les deux ?
Bah oui effectivement, donc la fac d’Orléans a été inaugurée officiellement cette année, on a la première promotion de P2 qui est rentrée en septembre. Jusqu’en 2025, les deux facs sont encore un peu liées puisqu’en fait dans la région Centre, jusqu’ici on n’avait que la fac de Tours. Les deux grosses villes c’est Tours et Orléans, et Orléans n’avait pas de fac, donc tous les Orléanais allaient à Tours. Mais voilà le gouvernement a décidé de créer la fac il y a deux trois ans de ça maintenant, donc on a la première promotion de P2 cette année. Jusqu’à l’année prochaine, les deux facs sont encore liées et fonctionnent encore ensemble. À Orléans je crois que, de mémoire, c’était que des profs de Tours qui venaient faire les cours. Donc il y a un gros partenariat, même sur le tutorat, il y avait un partenariat entre Tours et Orléans. Mais petit à petit, l’idée c’est que ça s’estompe et que de plus en plus la fac d’Orléans devienne indépendante. Elle a été inaugurée officiellement je crois en septembre ou octobre de cette année, donc petit à petit ça va se faire.
Il n’y avait pas de passerelle l’an dernier et comme la fac n’était pas inaugurée, il n’y avait pas de procédure passerelle donc j’ai postulé à Tours, je fais mes deux premières années à Tours et normalement, en changeant de cycle donc à partir de l’externat, je pourrai demander mon mon transfert à la fac d’Orléans. Ça c’est c’est plutôt bien d’un point de vue géographique et fatigue. Mais c’est vrai que l’organisation est pas très fixée, puisque là pour l’instant il n’y a que des des PASS et des P2 sur Orléans, donc on n’a pas encore d’idée sur l’externat, comment ça va se passer, même les spécialités qui seront proposées en internat. Il n’y a pas encore d’information là-dessus, par contre ce qui est sûr c’est que cette année ils vont organiser une procédure passerelle sur Orléans. Donc là pour la première année, il y a 5 places de mémoire.
Et alors je sors un petit peu du sujet, il y avait une histoire à propos d’une fac de médecine à Orléans qui serait une antenne de Zagreb. Est-ce que t’as plus d’infos sur ça ? C’est toujours d’actualité ?
Bonne question, alors l’ouverture de la fac de Zagreb a été initiée par le maire qui, vis-à-vis du désert médical et du manque de médecins, essayait de trouver des solutions. Il avait trouvé cette solution-là de créer une antenne de la fac de Zagreb à Orléans, et je pense que c’est aussi ce qui a poussé le gouvernement à ouvrir une fac française à Orléans. C’est mon avis personnel, mais je pense que ça n’a pas été déconnecté. On en a beaucoup entendu parler au début, plus du tout maintenant : on en a entendu parler en septembre l’an dernier, enfin septembre 2022, quand ça a ouvert. Je crois qu’il y avait très très peu d’étudiants et c’était pas très organisé donc les informations étaient pas très claires. Ils devaient faire une partie de leur cursus à Zagreb, donc en Croatie mais ça avait pas l’air d’être très fixé au départ, ils devaient faire le premier semestre là-bas et puis finalement c’était plus le premier, c’était le deuxième semestre… Je crois qu’ils devaient passer les examens aussi là-bas, faire un certain nombre de stages, puisqu’évidemment, même si les cours se passaient à Orléans au moins en partie, il n’y avait pas de terrain de stage à Orléans, donc ils devaient aller faire leur stage là-bas. On savait pas trop comment ça ça allait s’organiser. À savoir aussi que c’était une fac très très très très chère : entre 10 et 12 000 euros l’année, avec des cours dispensés surtout en anglais. Donc il fallait avoir un très bon niveau d’anglais en plus avec impossibilité de travailler à côté puisque, les cours étaient obligatoires toute la journée. Ça compliquait un peu les choses.
On n’en entend plus du tout parler depuis un an : on en a beaucoup entendu parler à la rentrée 2022 et plus plus du tout… Donc je sais pas si ça a perduré, je pense que oui, mais la question aussi se posait par rapport à la réforme des études de santé puisqu’il me semble, enfin en tout cas avant ce qui avait été annoncé, c’est qu’ils sortiraient au bout de 5 ans avec je crois un diplôme de médecin généraliste et qu’il pourraient postuler à l’époque aux ECN s’ils voulaient se spécialiser. Et il me semble, alors je suis pas sûre, mais il me semble que maintenant c’est plus possible de postuler aux EDN sans avoir fait un cursus en France. Ça c’est une information à vérifier, mais il me semble qu’il y ait une histoire comme ça. Donc ça pourrait aussi compliquer leur intégration en France.
– Alors je me permets, il existe normalement une procédure qui permet, tout comme c’était possible avec les ECN, aux étudiants européens de passer les EDN, mais c’est rendu effectivement beaucoup plus complexe par le fait que le concours a été éclaté en deux avec une première partie en octobre, qui est la partie écrite, et une deuxième partie en mai, qui est la partie orale. Mais je sais en tout cas, sans connaître d’étudiants concernés, que quand nous on s’est inscrit pour passer le concours, il y avait une période spéciale dédiée à l’inscription des étudiants européens. Donc en tout cas c’est prévu mais je ne peux pas en dire plus.
– Donc voilà, on n’a quand même pas plus d’infos sur la fac de Zagreb que ça, en tout cas cette année on n’en entend plus parler.
– Vous n’avez pas du tout de contact avec les étudiants qui font partie de cette antenne ?
– Non du tout, peut-être que les étudiants d’Orléans, comme moi je suis à Tours cette année, peut-être que les étudiants d’Orléans en ont, mais honnêtement je ne suis pas sûre, et pour avoir discuté un petit peu avec le responsable des formations médicales – qui n’est pas le doyen, puisqu’il n’y avait pas encore de doyen officiel sur la fac d’Orléans, mais en tout cas c’était lui qui était responsable de la mise en place de la formation à Orléans – il n’avait pas l’air d’être très favorable à cette formation. Et je ne pense pas qu’il y ait de lien plus que ça entre les deux facs.
– Une bien curieuse initiative en tout cas.
– Oui.
Pour revenir sur quelque chose d’un petit peu plus terre à terre, toi tu as un profil un petit peu particulier dans le sens où tu as un conjoint, des enfants, une vie peut-être un peu plus établie que des personnes un petit peu plus jeunes qui tentent la passerelle. Est-ce que tu peux nous expliquer comment on s’organise avec ces contraintes, entre guillemets, quand on fait médecine ?
Je pense que le premier point, alors que ce soit organisation quotidienne ou financement effectivement, c’est d’avoir l’appui de son conjoint. Et bon, les enfants pas forcément, selon leur âge, mais c’est vrai que mes enfants on leur en a parlé, on leur a expliqué qu’effectivement ça allait engendrer des contraintes, etc. Après ça, en tout cas jusqu’ici – peut-être qu’en externat ce sera différent -, mais jusqu’ici, ça n’a pas engendré énormément de contraintes, parce que comme je le disais tout à l’heure, comme je ne vais pas en cours, du coup je suis presque plus présente à la maison qu’avant. Mais par exemple, là je suis en stage en ce moment, et c’est vrai que le matin je pars il est 6h15, donc c’est mon conjoint qui doit s’occuper de préparer les enfants, de les emmener à l’école, etc. Donc voilà c’est ce genre de choses, où des fois j’ai des cours qui finissent un peu plus tard, c’est lui qui doit aller les chercher ou il doit aller à la garderie, etc.
Après, l’équilibre entre les études et la vie familiale, je pense que c’est indispensable de pouvoir se mettre d’accord dès le début. Moi je sais que, alors à part en période de révision au mois de décembre par exemple, et surtout vu étant donné le fait que j’ai travaillé jusqu’à début décembre, j’étais un petit peu en retard sur mes révisions… Mais on va dire, hormis période de révision, moi je sais que le week-end par exemple j’essaie de pas réviser parce que ça permet de garder du temps en famille, et puis moi aussi ça me permet un peu de décompresser. Donc ça c’est c’est important aussi et puis pareil, le soir à partir d’une certaine heures, je vais chercher les enfants à l’école, on n’a pas pas forcément le temps de réviser, ou alors un peu plus tard quand ils sont couchés.
Mais voilà, c’est quelque chose à réfléchir et à discuter en famille avant, mais mais c’est pas quelque chose qui est insurmontable.
Comment s’est passée ton intégration dans la promotion vis-à-vis des études des autres passerelliens ? Vis-à-vis des ex-PASS ou LAS ?
C’est vrai qu’encore une fois je suis arrivée un petit peu en retard en retard par rapport à tout le monde donc c’était un petit peu différent dans mon cas… Après voilà, j’ai eu la chance de pouvoir tout de suite être en contact avec les passereliens, sans même avoir été à la fac, d’avoir fait le contact. Ils avaient créé un groupe donc ils m’ont tout de suite intégrée au groupe, donc ça c’était super sympa. Et puis j’ai pu avoir tout de suite les infos dès le début et puis après pareil, à la fac on est quatre je crois, quatre vieux passereliens… Non, je dis des vieux parce qu’on est ceux qui ont passé les 35 ans, les 30 ans et qui ont des enfants, donc on a un profil un peu différent des autres qui sont plutôt des gens qui sont sortis de M2 en général. Mais globalement voilà, ça se passe plutôt bien, après au premier semestre j’ai fait les cours d’anglais avec, du coup, aucun passerellien puisque dans mon groupe il n’y avait pas de passerellien.
Et voilà, j’ai pu facilement discuter avec des gens qui sortaient de PASS ou autre. Je me suis aperçue que finalement, il n’y avait pas que des gens qui sortaient de PASS puisque j’ai pu discuter, par exemple, avec une fille qui sortait d’un master de je ne sais plus… D’histoire je crois, et il se trouve qu’elle a postulé à la passerelle de la première année, elle ne l’a pas eue et elle n’a pas voulu retenter une deuxième fois, elle est repartie en PASS, donc du coup elle est un peu plus âgée que les autres. Donc c’est pareil, ils sont un petit peu plus âgés que les autres, donc finalement on est une promo… Je pense qu’on est 340 quelque chose comme ça, donc c’est une promo tellement importante que on va retrouver un petit peu toutes les personnalités, ce qui est tout à fait logique, et pour moi ce n’est pas tant le fait que les gens soient sortis de PASS, ou passerelliens, ou pas qui fait qu’on va bien s’entendre ou pas. Ça va être plus une question d’affinité avec la personne.
En tout cas, jusqu’ici les plus jeunes on va dire avec qui j’ai pu discuter, je n’ai pas trouvé d’animosité, au contraire en général ils sont très très admiratifs en disant « oh là là, reprendre des études à cet âge là avec des enfants, etc. surtout en habitant loin… »… Ils sont plutôt admiratifs qu’à vouloir nous laisser dans notre coin en disant « bon, c’est les petits vieux, on ne leur parle pas. » Donc non non, tout se passe plutôt très bien, et il n’y a pas du tout ce souci là.
Est-ce que tu as une idée d’une future spécialité qui t’intéresse ou d’un futur type d’exercice ? En hospitalier ? En libéral par exemple ?
Alors, une idée oui, plus ou moins précise. Moi je sais que la chirurgie ne m’intéresse pas forcément donc je me tournerai plutôt vers une spécialité médicale, après je suis fermée à rien, c’est vrai que la santé au travail c’est quelque chose qui pourrait m’intéresser parce que je connais ce domaine-là et que contrairement à la majorité des étudiants, je trouve ça intéressant. Enfin en tout cas, je trouve qu’il y a des choses à faire, je sais les domaines d’action sur lesquels on peut travailler. Mais c’est pas forcément quelque chose que j’envisage de manière exclusive et d’ailleurs de moins en moins, plus les semaines passent et de moins en moins j’envisage cette spécialité.
La médecine générale m’intéresse beaucoup de par le fait que ça permet un exercice très diversifié, c’est à dire que quand il y a besoin de monde aux urgences on peut demander à un généraliste d’aller faire des gardes aux urgences, si on a son cabinet en libéral on peut aussi se spécialiser même sans être pédiatre, mais on peut spécialiser : plus voir plus des enfants. Il y a des DU qui sont aussi accessibles donc ça permet de se re-spécialiser derrière et de pouvoir avoir plusieurs activités différentes. Donc ça m’intéresse pas mal la médecine gé. Cardio… La cardio ça pourrait m’intéresser éventuellement aussi, mais je suis pas forcément fixée que là-dessus et sur le mode d’exercice, j’ai pas spécialement envie de travailler à l’hôpital parce que c’est une trop grosse machinerie pour moi, j’aimerais bien travailler en maison de santé pluridisciplinaire. Alors soit en salariée, soit en libéral, je sais pas encore parce que ça permet quand même d’avoir une une vie sociale au travail, on va dire de voir du monde, de voir des collègues, de pas être que avec ses patients toute la journée. Donc ça je pense que c’est un mode d’exercice qui me conviendrait bien, mais après je suis pas fixée non plus. Encore aujourd’hui, et comme pour la spécialité, je pense que les stages m’en diront plus : les stages d’externat entre autres m’aideront plus à choisir.
On arrive à la fin, est-ce que il y a une question que j’aurais pas posée qui te paraîtrait pertinente ? Qu’on aurait oublié ?
Non, pas spécialement. Non je ne vois pas pas plus de questions… de questions spécifiques.
Bon c’est qu’on a bien fait le tour alors, merci énormément pour le temps que tu m’as accordé et que tu as accordé aux gens qui écouteront cette entrevue et bon courage pour la suite. Merci et puis pour tous ceux que le parcours de Marine a inspiré, n’hésitez pas à la retrouver sur le Discord où, en fonction de ses disponibilités, elle sera sûrement ravie de répondre à vos questions.
Tout à fait, sans problème.
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