La transcription ci-dessous a été générée automatiquement à partir de l’audio avec OpenAI Whisper, il est possible qu’il reste des coquilles et le langage est par nature très oral.
Avant de commencer, je tiens à remercier ces quatre personnes qui, parmi les admis, sont celles qui ont pris de leur temps pour donner des conseils que j’ai essayé au mieux de synthétiser dans la suite de cette présentation. Donc merci à ClemR, merci à Krolou, merci à Valentine et merci à Christelle.
Sommaire
Philosophie de la passerelle
Objectif
D’abord, on essaye de comprendre la philosophie de la passerelle. Que veut le jury ? Finalement, la question numéro un, c’est ça.
Moi, quand je l’ai postulé pour la passerelle, c’était en 2018, j’ai entendu beaucoup de choses. J’ai entendu des gens qui disaient que la philosophie de la passerelle, c’était de repêcher les gens qui avaient échoué à la PACES. Honnêtement, je pense que c’est faux, parce que ce n’est plus le cas maintenant, mais à mon époque, les gens qui avaient fait deux PACES n’avaient qu’une chance, alors que tout le monde en avait deux. Ce qui, du coup, ne s’inscrit pas très bien en cohérence avec cette idée.
Moi, il y a quelqu’un qui m’avait dit que l’objectif de la passerelle, c’est de prendre des gens qui sortent des meilleures écoles parce qu’ils ne prennent que des polytechniciens, des centraliens, des gens qui sortent de HEC, de Sciences Po, etc. C’est faux aussi, parce que moi, je sors d’une toute petite école d’ingénieurs et j’ai été pris face à des gens qui sortent de l’X, etc.
Il y a des gens qui pensent que la philosophie de la passerelle, c’est de diversifier les profils en études de santé. Je pense que ce n’est pas tout à fait faux, mais que ce n’est pas la raison principale.
Je vais vous donner ce qu’on pense, nous, de manière assez générale sur le Discord. Tout le monde n’est peut-être pas forcément d’accord, mais d’après les retours que je lis, j’ai quand même l’impression que c’est la philosophie principale.
Le jury veut des étudiants qui vont jusqu’au bout de leurs études.
C’est aussi simple que ça.
Aujourd’hui, on est dans un contexte où on est en pénurie médicale et de profession de santé absolument effarant. Je pense que vous n’êtes pas sans le savoir, en tout cas, je l’espère. Donc, évidemment, il faut former de plus en plus de professionnels de santé.
Et alors, fut un temps, je vous avoue que je ne sais pas si la statistique est toujours correcte, mais il y a des tuteurs qui accompagnaient les passerelliens dans ma fac, dans mon ancienne fac, Paris-Descartes, qui aujourd’hui n’existe plus. Mais en tout cas, il y avait ces professeurs, ces médecins diplômés qui faisaient office de tuteur pour les passerelliens et qui faisaient des statistiques. Et dans ces statistiques, ils avaient estimé le taux d’abandon des étudiants passerelliens à environ 30%.
Je ne sais pas si la statistique est toujours d’actualité. À vrai dire, ce n’est pas très important. Ce qui est important, c’est que malgré tout, l’abandon des étudiants en passerelle, il y a un taux qui est supérieur à celui des étudiants qui sortent de PASS. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui, le jury est particulièrement sensible à avoir en face de lui des profils qui vont aller jusqu’au bout de leurs études. Et pour démontrer que vous êtes en capacité d’aller jusqu’au bout de vos études, il faut s’appuyer sur plusieurs points. Nous, les admis, on va dire qui avons un petit peu d’expérience. on en a identifié trois principaux que je vais vous présenter.
Trois axes principaux
Le premier point, c’est qu’il faut que vous soyez en capacité de démontrer votre motivation. Démontrer sa motivation, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire avant tout qu’on connaît le métier vers lequel on veut se diriger qu’on connaît ses contraintes et qu’on sait ce que ça implique de devenir un professionnel de ce métier-là. Parce que si votre motivation est basée sur ce que vous avez vu de la médecine dans Doctor House, ça ne va pas marcher. Quand vous allez arriver externe et puis interne, Vous allez vous rendre compte que ce n’est pas ça, que c’est difficile, que c’est long, que les relations avec les patients, c’est difficile, qu’il y a beaucoup de choses à savoir, qu’il y a des conditions de travail qui sont très difficiles, etc. Et vous risquez d’abandonner.
C’est dommage pour vous, évidemment, mais c’est aussi dommage pour votre fac et pour le système de manière générale qui a parié sur vous pour que dix ans plus tard, vous puissiez prendre en charge des patients. Donc c’est important dans votre lettre de motivation que vous expliquiez que votre motivation, ce n’est pas une motivation à toute épreuve comme on voit dans les mangas. C’est une motivation qui est rationnelle, qui est basée sur des faits, qui est basée sur des observations. Et c’est là que je recoupe un petit peu les stages d’observation. C’est très important de valoriser vos stages d’observation dans la justification de votre motivation. Parce que c’est parce que vous avez vu en quoi consiste le métier que vous visez que vous savez que ce métier vous motive. Vous êtes conscient des difficultés. Vous êtes conscient des contraintes et malgré tout, vous êtes toujours motivé. C’est super important. C’est pour moi le point le plus important.
Alors, la motivation et la motivation, c’est pour tout le monde. Ça, il n’y a pas de secret. Par contre, la connaissance du métier, elle est plus ou moins importante suivant la filière dont vous venez. C’est à dire que si comme moi, vous venez d’études d’ingénieur en plus en informatique, donc aucun rapport avec la médecine, il est évident qu’il faut d’autant plus Justifier sa connaissance du métier, dire qu’on a fait des stages, dire qu’on a discuté avec des étudiants, dire qu’on a discuté avec des professionnels, dire qu’on s’est renseigné, etc. Si vous avez un profil plutôt paramédical, évidemment, c’est très important de se renseigner malgré tout, parce qu’il y a une différence entre le métier d’infirmier, de kiné, de tout ce que vous voulez et de médecin, de dentiste, de maïeuticien, de pharmacien.
Mais malgré tout, le jury va quand même avoir tendance à penser que vous avez une idée un peu plus précise de ce qui vous attend et de ce vers quoi vous voulez vous diriger que quelqu’un dont le profil n’a aucun rapport avec la médecine. Donc voilà, il y a toujours, en fonction de votre profil, les éléments qu’on va vous présenter, il faut juguler leur importance, si je puis dire.
Ensuite… Des capacités. Il faut que vous démontriez au jury que vous êtes en capacité de suivre les études de santé. Je vais prendre l’exemple des études de médecine parce qu’à titre personnel, c’est celles que je connais le mieux mais ça vaut aussi pour maïeutique, pour odonto, pour pharmacie. Ce sont des études qui sont longues et qui sont difficiles. Il faut que vous montriez que vous avez le niveau et que vous avez l’endurance nécessaires pour tenir pendant 10 ans en médecine. Pour les autres, c’est un peu moins long, mais c’est très long quand même.
Ça, c’est la même chose, c’est-à-dire que je vais vous en reparler, mais en fonction de votre profil, ce sera plus ou moins important d’appuyer sur ce point. Vous comprenez bien que si vous avez fait une prépa et une école d’ingénieur exigeante, le jury va déjà se douter que, d’un point de vue académique, vous avez démontré vos capacités. Donc c’est peut-être un peu moins important d’appuyer sur cet élément-là. A contrario, si vous êtes issu d’études paramédicales qui sont réputées pour être un peu moins difficiles, alors à tort ou à raison, je ne veux pas rentrer dans ce débat-là, ce n’est pas la question, il n’empêche que c’est réputé comme ça, il n’y a pas vraiment de raison que le jury pense autrement. Là où vous êtes plus avantagé sur le côté motivation, sur le côté capacité, il va falloir que vous appuyiez dessus pour montrer que vous avez les capacités de suivre des études qui sont plus longues et plus difficiles.
Et le troisième point, c’est l’organisation. Pour moi, c’est le point entre guillemets le moins important, même si je pense qu’il est important malgré tout, parce que les étudiants qui abandonnent pour des raisons d’organisation, non seulement sont relativement rares, mais en plus, en général, quand ils abandonnent pour des questions d’organisation, c’est des choses qui sont imprévues. C’est-à-dire qu’on a eu un imprévu, notamment financier, qui fait que malheureusement, c’est terrible, mais on n’a plus les moyens de suivre les études de médecine, c’est des choses qui ne se prévoient pas, malgré tout le soin qu’on peut avoir porté à l’élaboration de son projet professionnel.
Mais du coup, dans l’organisation, de quoi il faut parler ? Il faut parler financement, il faut parler vie de famille, notamment si vous avez un conjoint ou une conjointe, voire des enfants, etc, on va reparler un petit peu du détail.
Et là, de la même manière, en fonction de votre profil, l’importance à accorder à l’organisation n’est pas forcément la même. Vous comprenez bien que si vous êtes un petit jeune de 22-23 ans qui vit encore chez ses parents, qui sort tout juste d’études, la question du financement, la question de la vie de famille est forcément un peu moins pertinente. Si vous avez 40 ans, que vous avez une femme, un mari, que vous avez 2-3 enfants, que vous avez un loyer à rembourser, que vous avez un travail qui est bien payé et dont il faut anticiper l’arrêt, vous comprenez bien que la question de l’organisation va forcément prendre une place plus importante. Mais ça ne doit pas pour autant décourager des candidats un peu plus âgés et un peu plus engagés dans la vie, on va dire, à postuler, parce que vous avez de très nombreux exemples de personnes qui ont toutes ces contraintes et qui, malgré tout, ont réussi à être admis. Et vous verrez que la prochaine interview va vous montrer ça avec brio d’ailleurs.
Voilà un petit peu pour nous les trois points principaux qu’il faut avoir en tête quand vous voulez rédiger votre lettre de motivation. Votre motivation, votre capacité à suivre les études et votre organisation pour pouvoir aller jusqu’au bout.
Le fond
Les points importants à aborder
Maintenant, on essaye de rentrer un petit peu dans le dur. Qu’est-ce qu’on met dans sa lettre ? Les points importants à aborder. Alors, ce n’est pas un ordre, on vous donne des choses qui ne sont pas forcément dans l’ordre, et ce n’est pas des obligations, ce sont des suggestions. En fonction de votre profil, en fonction de ce que vous, vous estimez important, vous n’allez peut-être pas forcément tout mettre, et vous allez potentiellement mettre des choses en plus.
Encore une fois, c’est une synthèse de la pensée de plusieurs personnes, tout ne va pas forcément vous paraître pertinent. Malgré tout, on vous conseille d’aborder la question de :
- Qui êtes-vous ?
- Quel est votre projet ?
- Est-ce que vous avez la capacité de suivre des études de médecine ?
- Et comment est-ce que vous êtes organisé ?
Vous voyez qu’il y a un petit peu des recoupements avec la partie précédente, et on va détailler chaque point pour essayer de voir quels sont les différents éléments qu’il faut y faire rentrer.
Qui êtes-vous ?
D’abord, c’est présenter votre parcours étudiant puis professionnel dans l’ordre chronologique. Pourquoi dans l’ordre chronologique ? Parce que vous êtes face, enfin vous n’êtes pas vraiment face, mais en tout cas vous envoyez votre dossier à des personnes qui ne vous connaissent pas du tout. Si vous commencez à dire que vous avez suivi telle étude, puis après vous passez à « j’ai exercé tel métier », et après vous revenez à vos études, etc., c’est très compliqué à suivre, et ça donne un a priori négatif sur le dossier, même si on essaye de rester objectif. On se dit « ah c’est fouillis, je ne comprends pas bien son profil, c’est un peu dommage ». Moi ça m’est déjà arrivé de lire des lettres dans un ordre pas chronologique, même avec le CV à côté, c’est compliqué à suivre. Donc franchement, faites simple, faites chronologique. Si vous avez un ordre qui vous paraît plus logique, tentez-le, mais faites-vous relire soigneusement, parce qu’il faut que vous soyez sûr que votre parcours va parler à quelqu’un qui ne vous connaît pas du tout.
Parlez éventuellement de vos activités bénévoles ou volontaires, j’insiste sur le fait que c’est totalement optionnel, d’accord ? Surtout, n’allez pas dans une association, je pense notamment aux associations qui font du secourisme uniquement pour la passerelle, déjà parce que l’impact est quand même assez mineur, et d’autre part parce que le temps d’investissement, de formation est important, et surtout si vous ne faites ça que pour ça, vous n’allez pas être vraiment motivé, vous allez partir rapidement et ça va laisser un petit peu votre association entre guillemets dans la merde. Donc ne faites pas ça. Gardez à l’esprit que c’est quelque chose qui n’est pas du tout obligatoire, c’est un petit plus, on ne sait même pas à quel point c’est vraiment apprécié par le jury, et tous les ans, il y a des tas de gens qui n’ont pas du tout ces expériences qui sont admis, donc n’ayez pas de crainte particulière à ce sujet-là.
Quel est mon projet ?
Ensuite, on essaye de détailler un petit peu quel est votre projet. La première chose, c’est qu’il faut que vous expliquiez comment vous est venue la motivation pour faire des études de santé et comment elle a évolué au cours du temps. Est-ce que c’est une motivation que vous avez depuis que vous êtes très jeune ? Et du coup, pourquoi est-ce que vous n’avez pas fait médecine après le bac ? Ou alors, si vous avez essayé, pourquoi est-ce que ça n’a pas fonctionné ? Et qu’est-ce qui fait que maintenant, vous avez pris en maturité ? Ou alors, vous avez fait évoluer votre méthode de travail ? Vous avez la possibilité de mixer cette évolution avec la présentation de votre parcours suivant votre cas particulier. C’est-à-dire que si votre motivation date de plusieurs années, elle va évoluer en même temps que votre parcours étudiant et professionnel. Donc, n’hésitez pas à les justifier un petit peu en même temps. Sinon, vous faites deux chronologies séparées. C’est long et c’est un peu compliqué à suivre. Mais si, par contre, vous êtes quelqu’un qui a fait d’abord un premier parcours et les études de santé sont venues dans un second temps, du coup, vous pouvez séparer. Il faut s’adapter un petit peu à votre cas particulier.
Il va falloir expliquer un petit peu votre vision de la filière que vous visez. Et ça, ça passe par plusieurs choses. Alors, j’ai mis médecin, je vous prie de m’excuser pour les gens qui visent les autres filières. La majorité des candidats étant en médecine, j’ai fait un peu l’amalgame, mais évidemment, ça vaut aussi pour les dentistes, pour les maïeuticiens, pour les pharmaciens. Donc, qu’est-ce qu’un bon professionnel de la filière que vous visez ? Quelles sont les qualités qu’il doit avoir ? Quelles sont les contraintes auxquelles il doit savoir faire face ? Comment vos expériences vous ont permis de développer ces qualités ? Et comment vos expériences vous ont permis de devenir résilient par rapport aux contraintes que vous avez identifiées ? En quoi votre profil est un plus pour la profession que vous visez ?
Ça, alors, ce n’est pas systématiquement obligatoire. Moi, par exemple, à titre personnel, je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas trouvé de raison pour laquelle mon profil serait un plus. Mais vous avez certaines personnes qui ont un profil qui peut s’intégrer dans les études qui vont suivre derrière. Donc ça, c’est important, c’est un argument supplémentaire.
Il y a ensuite la question des stages d’observation, qui, évidemment, est fondamentale. Aujourd’hui, c’est assez compliqué, ce n’est pas impossible, heureusement, mais c’est quand même assez compliqué d’être admis sans avoir de stage d’observation, parce que les candidats qui sont autour de vous, la concurrence, si je puis dire, elle, elle a des stages d’observation en général. Donc, il faut que vous insistiez bien sur ce que ça vous a apporté et comment ça a modifié votre manière de voir ce métier. On va en reparler, mais ce n’est pas la peine de passer trois plombes sur ce que vous avez fait, ce que vous avez vu dans ce stage. Soyez assez concis sur ce point là. Mais par contre, expliquez bien comment ça a renforcé votre motivation, c’est à dire j’ai vu exercer tel professionnel de santé. Ça m’a permis de prendre conscience de ce qui était réellement l’exercice du métier que je visais, de quelles étaient ses contraintes et ça a renforcé ma motivation, c’est à dire qu’aujourd’hui, ma motivation, elle est basée sur quelque chose de concret et non plus sur un fantasme, on va dire, entre guillemets et que j’avais développé à partir des séries télévisées, des récits sur Internet, etc. Aujourd’hui, ma motivation, elle est concrète.
Mais même si le stage d’observation ça reste un peu le gold standard, il ne faut pas oublier de valoriser les rencontres avec des professionnels ou avec des étudiants, les journées portes ouvertes dans les facultés que vous visez, etc.
Il va falloir essayer de répondre à la question : « Pourquoi maintenant et pourquoi pas avant ? » Ça rejoint un petit peu le premier point, à savoir expliquer comment est venue la motivation pour faire des études de santé, comment elle a évolué au cours du temps. Sachant que l’évolution peut faire que vous êtes motivé depuis plusieurs années, mais pour des raisons financières, techniques, familiales, vous ne pouviez pas postuler jusque là. C’est aussi important de l’expliquer.
Les gens qui vont vous relire, ils ont envie de savoir si vous n’avez pas fait de PACES, pourquoi vous n’avez pas fait de PACES ? Parce que vous ne voulez pas passer pour quelqu’un qui se dit je vais tenter la passerelle parce que la PACES, je ne suis pas sûr que je l’aurais eu. C’est un peu dommage et c’est un peu rédhibitoire pour un jury.
C’est aussi important de filtrer ce qui est entendable par un jury ou non. Qu’est ce que je veux dire par là ? Je veux dire par là que tous les ans, les admis à qui on demande des relectures voient passer des choses qui ne devraient pas être dans des lettres de motivation, et notamment certaines motivations basées sur des drames personnels si je puis dire. Le très classique mon frère est malade, du coup, ça m’a permis de comprendre que je voulais absolument devenir médecin pour soigner les gens qui en ont besoin. Ça passe pas parce qu’en fait, ce n’est pas une motivation solide. Ça peut être un introducteur, c’est à dire que j’ai quelqu’un dans ma famille qui a été malade ou je connais quelqu’un qui a eu une maladie grave, qui est décédé. Ça m’a donné envie de m’intéresser à ce métier, je me suis renseigné, j’ai fait des stages, etc. Très bien. Mais si jamais ma seule motivation est basée sur quelque chose d’émotionnel, ça ne va pas tenir sur la longueur et le jury le sait très bien.
Il y a Naonao, pour ceux qui connaissent, qui est un ancien du forum remède, qui disait cette phrase que j’aime beaucoup : n’essayez pas de faire vibrer la corde sensible du jury, il n’en a pas. N’oubliez pas que vous vous adressez à des PUPH qui ont 40 ans d’expérience de leur métier. Ils ont tout vu, ils savent tout. N’essayez pas de les avoir avec des sentiments. Ils n’ont pas de sentiments.
Justifiez le choix de votre fac. C’est important aussi si vous avez la place, ce n’est pas le plus important. Il y a des facs où on vous impose de faire une page. Si vous n’avez pas la place, ne le faites pas. Mais malgré tout, si vous avez la place, c’est intéressant. Justifiez le choix de votre fac avec des vraies raisons. Qu’est-ce qui vous a plu dans son programme ? Qu’est-ce qui vous a plu dans les échanges qu’elle propose à l’étranger ? Les options ? Les hôpitaux auxquels elle est rattachée ? Sachant que l’argument numéro 1, et qui est tout à fait recevable, c’est « C’est la fac la plus proche de chez moi. » Parce qu’en fait, les études de santé, c’est long, c’est difficile, donc on ne va pas se rajouter des contraintes supplémentaires en disant « J’habite à Lille, je vais aller étudier à Marseille. » Donc, prenez une fac proche de chez vous.
Et pour sortir un petit peu de la question, de la lettre de motivation pure, et aller un petit peu sur le choix de la fac, ne choisissez pas sur des statistiques. Pour plein de raisons. La première raison, c’est que les statistiques en question ne sont pas fiables du tout. Chacun a un petit peu sa vision. C’est-à-dire que vous avez des personnes qui ont un certain profil qui a été refusé, qui vont se dire « Ok, dans cette fac, en fait, ils ne veulent pas mon profil. » Parce que, et je le comprends en même temps, pour l’ego, c’est plus facile de se dire qu’on a été refusé parce qu’on ne veut pas son profil, que qu’on a été refusé parce que c’est nous, personnellement, qui n’avons pas plu, ou parce que les gens qui ont notre profil, il y en a qui sont meilleurs que nous et qui ont postulé la même année. Parce que même chez les gens qui essayent d’être le plus objectif possible, ils ne connaissent pas forcément tous les admis et encore moins ne connaissent pas tous les candidats. Ils ne savent pas combien il y a de candidats exactement et ils ne savent pas quel est leur profil. Donc les statistiques sont intrinsèquement biaisées.
Ça, c’est la première chose. La deuxième chose, c’est que d’après notre estimation, les pourcentages de chances de réussite sont à peu près les mêmes un peu partout. Il y a toujours chaque année une fac avec un taux de réussite un peu plus élevé. On ne vous dira pas lesquelles parce que ce n’est pas le but, mais ça existe. Et en général, ça se régule l’année suivante. C’est une autre fac qui a des pourcentages un peu plus élevés. Mais c’est à peu près entre 5 et 10 % partout. Sachez-le, donc ça reste quand même un concours très exigeant. En tout cas, ne faites pas votre choix sur des statistiques. Parce que ça risque de se retourner contre vous et ce serait quand même dommage.
Choisissez une fac qui vous plaît. Choisissez une fac qui est proche de chez vous. Choisissez une fac qui, si vous avez la chance, et je vous le souhaite de tout mon cœur, si vous avez la chance d’intégrer les études de santé que vous rêvez, choisissez une fac qui vous simplifiera la vie derrière. Et renseignez-vous aussi un petit peu sur la bienveillance de la fac. Je pense que les admis, notamment de médecine, verront de quelle fac on veut parler. Mais il y en a qui sont en ce moment particulièrement connus pour ne pas être particulièrement bienveillants à l’égard de leurs étudiants. Donc renseignez-vous bien là-dessus parce que c’est quand même très important. Vous allez y passer 5 ans, ou 4 ans, ça dépend en quelle année vous rentrez dans votre fac. C’est très important de s’y sentir bien. Sachant que les études de santé sont toujours un facteur de risque de développer des maladies mentales, et notamment à type de dépression, de burn-out, etc. Petit message un petit peu en dehors de la lettre de motivation, mais quand même important, je pense, à préciser.
Ai-je la capacité de suivre dans les études de santé ?
Troisième point, est-ce que j’ai la capacité de suivre des études de santé ? La première chose, c’est que vous pouvez, pour ce point-là, valoriser une filière exigeante : si vous avez fait un doctorat, si vous avez fait une prépa… Alors les prépas intégrés, malheureusement, un petit peu moins, c’est quand même des filières exigeantes, mais disons qu’en France, c’est vraiment la prépa générale qui a ce côté un petit peu élitiste. Alors après, à tort ou à raison, moi j’en ai fait une, je pense que c’est à tort, mais quoi qu’il en soit, il y a quand même cette vision que c’est une filière qui est plus exigeante que les autres, etc. Donc n’hésitez pas à le valoriser en disant, moi j’ai quand même fait des études qui sont difficiles, donc pour les études de santé, j’ai des capacités.
Faites des remises à niveau, surtout si vous avez besoin de remise à niveau scientifique, si vous avez fait des études littéraires, ou si vous n’avez pas Bac plus 5, Bac plus 8, par exemple. Donc n’hésitez pas à faire des remises à niveau scientifiques globales pour les profils littéraires, et on a une admise elle-même littéraire qui vous conseille la prépa PASS du CNED. Je ne sais pas ce que ça vaut, mais elle, elle a eu l’air d’apprécier, et ça l’a bien aidé quand elle est rentrée en P2.
Les révisions doivent dépendre aussi de la fac que vous visez. Rapprochez-vous des admis, parce que suivant la fac que vous visez, ce n’est pas forcément les mêmes choses que vous allez devoir réviser. Moi, par exemple, qui suis issu de Descartes, je disais toujours, le plus important quand on vient à Descartes, c’est de bien avoir en tête les différentes UE qui ont été faites en P1, et notamment la biologie cellulaire, une partie de biochimie, et surtout l’histologie, l’embryologie, parce que l’enseignement de P2 à Descartes présupposait que toutes ces choses-là étaient acquises. Ce n’est pas la même chose partout. Il y a des facultés où il faut pas mal axer plutôt sur l’anatomie, plutôt sur la physio, là où à Descartes, l’anatomie et la physio on reprenait tout du début. Donc rapprochez-vous des admis de la fac que vous visez, et ça vous permettra d’anticiper des révisions de manière un peu plus sereine.
Montrez votre capacité d’organisation et de travail. Il n’y a pas forcément à détailler plus, il faut profiter d’une ou deux phrases dans votre lettre de motivation pour démontrer que vous êtes capable de suivre, que vous êtes capable de vous organiser, d’avoir la capacité de bosser plusieurs heures par jour, tous les jours. Les études de médecine, et c’est probablement pareil pour les autres études de santé, mais je connais moins, ce sont des études où il y a beaucoup de par cœur, c’est vrai, mais il y a aussi de la réflexion. On nous dit souvent que c’est que du par cœur, c’est pas vrai. Le truc, c’est qu’avant de pouvoir raisonner sur de la médecine, il faut avoir appris par cœur un certain nombre de choses.
Il y a un exemple que j’aime bien, c’est l’exemple de l’anémie. L’anémie, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une carence en hémoglobine. C’est une carence en globules rouges. Il y a un arbre de décision très précis sur comment est-ce qu’on gère une anémie pour chercher son origine et ensuite la soigner. Avant de pouvoir appliquer exactement cet arbre de décision, il faut avoir appris ce que c’est qu’une anémie, quels en sont les différents types, quelles sont les choses qui permettent de faire la différence entre ces différents types et comment ça se soigne. Une fois que vous avez appris tout ça, vous pouvez raisonner sur votre anémie.
C’est probablement la même chose dans les autres filières de santé. Il n’y a pas de raison que ce soit différent. Donc oui, il y a beaucoup de par cœur, mais il y a aussi de la logique. Donc c’est important de rester organisé parce que vous allez avoir une pile de choses à apprendre, mais qu’ensuite, ces choses à apprendre, vous allez devoir les ordonner dans votre tête pour devoir raisonner avec.
Comment me suis-je organisé ?
Dernier point, comment est-ce que je me suis organisé ?
Pour le financement, et ça, ça va probablement être le point le plus important, notamment pour les personnes qui sont, passez-moi l’expression, mais un peu plus avancées dans la vie. Donc, les gens qui ne sont plus chez leurs parents, qui éventuellement ont acheté un bien immobilier, donc avec peut-être un emprunt. Et puis, j’ai envie de dire, même si vous n’avez pas acheté, vous avez un loyer à payer tous les mois, des personnes qui ont peut-être des courses à acheter tous les mois, de l’essence à payer, ce genre de choses. Évidemment, le financement va être une question primordiale. Et donc, il faut que vous ayez organisé les choses avec votre conjoint, votre conjointe, si jamais vous en avez un ou une, éventuellement vos enfants. Il faut que vous ayez organisé les choses vis-à-vis de Pôle-Emploi si vous avez la possibilité de bénéficier d’aide, tout ça. Et ça, évidemment, si vous en éprouvez le besoin, il faut en parler dans votre lettre de motivation en quelques mots. Ce n’est pas la peine de détailler tout votre plan de financement, mais au moins, dites que c’est géré.
La gestion de la vie de famille, c’est aussi une thématique importante. Il y a un témoignage que j’aime beaucoup, qui était sur le forum Remède, qui est un témoignage de Mariella, qui est une passerellienne qui a été prise en P2 en 2013-2014 dans ces eaux-là, qui aujourd’hui est médecin diplômée, et qui, au fil des années, a détaillé dans ses posts comment se passaient ces différentes années vis-à-vis de ses études, mais aussi vis-à-vis de sa vie de famille, puisque c’est une personne qui avait, en l’occurrence, un mari ou un conjoint, je ne sais pas trop, et qui avait des enfants. Alors elle a fait médecine, donc c’est quand même particulièrement long. C’est peut-être un peu moins long si vous faites une autre filière. Et donc, elle a expliqué à quel point ça avait été un sacrifice vis-à-vis de ses enfants. C’est-à-dire qu’elle n’a pas pu les voir grandir autant qu’elle l’aurait souhaité. Donc, anticipez ça. Et soyez sûrs que c’est un sacrifice auquel vous êtes prêt, auquel vos enfants et auquel votre conjoint ou votre conjointe est prêt aussi.
Et de manière un peu plus générale, même si vous n’avez pas une vie de famille aussi importante, si vous n’êtes pas en couple, si vous n’avez pas d’enfants, ça reste un sacrifice. Parce que c’est plusieurs années pendant lesquelles vous allez moins voir vos amis, vous allez pouvoir moins sortir, vous allez gagner moins d’argent. Donc voilà, il faut aussi anticiper ça, c’est important de l’avoir à l’esprit.
Donc tout ça, évidemment, n’est pas forcément mentionné dans la lettre de motivation en tant que tel. Il faut l’avoir à l’esprit. Et il faut dire, je pense, au moins, en une phrase que c’est géré, c’est organisé. Ce n’est pas la peine de détailler que vous allez engager une assistante maternelle ou je ne sais pas, le jury, ça ne le regarde pas forcément, mais il faut qu’il sache que vous l’avez anticipé.
Anticipez aussi les lieux de stage et l’éventuel choix de la région pour l’internat pour ceux qui vont faire médecine. Parce que pour les lieux de stage, potentiellement, vous aurez du trajet pour y aller. C’est la même chose pour les cours, même si en premier cycle, les cours ne sont pas toujours obligatoires, donc, il faut bien vous renseigner auprès des admis pour savoir tout ça. Parce que derrière, il faut que vous organisiez votre déplacement. Si votre fac, elle est à une heure de chez vous, il faut en être conscient et il faut être capable de s’y rendre quand c’est obligatoire.
C’est pareil pour le choix de la région pour l’internat. Soyez conscient que la sélection de la spécialité de la région pour l’internat est basée sur un classement. Que si jamais vous voulez une région qui est bien cotée, vous n’êtes pas sûr de l’avoir si vous êtes mal classé. A fortiori, si vous priorisez le choix de la spécialité, c’est-à-dire que, par exemple, vous voulez faire, je ne sais pas moi, cardiologue. Cardiologue, c’est une spécialité qui est très demandée… Alors, je parle pour les médecines pour les auters je suis désolé, le fonctionnement est un peu différent. Mais cardiologue, c’est une spécialité qui est très demandée. Donc, forcément, vous avez un certain nombre de régions parmi les plus cotées, notamment Paris, notamment Bordeaux, notamment Nice, etc., qui vont partir vraiment très, très vite. Donc vous allez devoir, si vous n’êtes pas aussi bien classé que vous l’auriez souhaité vous retrouver à faire un choix entre est-ce que je priorise la région, est-ce que je priorise la spécialité ? C’est tout ce genre de choses, si vous avez une vie un peu plus installée dans une région, que vous allez devoir anticiper.
Si jamais vous choisissez de faire un CESP, donc un CESP c’est un contrat d’engagement de service public. Alors maintenant c’est à partir de la P2, vous pouvez envoyer un dossier à l’ARS en disant je voudrais souscrire un CESP, vous recevez 1200€ par mois, et en échange le nombre d’années pendant lesquelles vous avez souscrit le CESP, vous le devez à l’ARS en exercice dans un lieu de désert médical. Sachez que le CESP, on essaiera de faire une vidéo dédiée dessus pour vous expliquer un petit peu comment ça marche, parce que c’est très compliqué, il y a beaucoup de contraintes. Mais pour le CESP, pour faire simple, on ouvre un poste dans une région, par exemple j’ouvre médecine générale à Poitiers, par exemple, mais ce poste n’est pas nominatif. C’est-à-dire que si je suis mal classé et que quelqu’un de mieux classé que moi prend mon poste, eh bien derrière moi je me retrouve avec peut-être une spécialité qui ne m’intéresse pas, peut-être dans une région qui ne m’intéresse pas, et soit je prends ça, soit je romps mon CESP. Et rompre son CESP, ça veut dire rembourser les sommes perçues plus une pénalité de 20%. C’est très important de bien le savoir avant de s’engager là-dedans.
La forme
Respecter les consignes
Maintenant on parle de la forme rapidement.
La première chose, c’est que vous devez prendre connaissance des consignes de la fac que vous visez et vérifier après avoir écrit votre lettre de motivation que les consignes sont bien respectées. Toutes les facs ne donnent pas des consignes, mais pour celles qui en donnent, il faut bien les respecter. Là par exemple, vous avez les consignes de la faculté de Bordeaux, où là les consignes sont vraiment précises. Et notamment, la longueur de la lettre, c’est une page recto maximum.
Là vous avez les consignes, je crois que c’est Strasbourg, où là vous n’avez pas tellement de consignes sur la forme, mais vous avez plutôt des attendus de jury avec qu’est-ce qu’ils veulent lire dans votre lettre. Là c’est pareil, nous on vous a fait tout un laïus pour vous expliquer ce qui est important pour nous à mentionner dans la lettre de motivation. Mais malgré tout, prenez bien connaissance de ce qu’attend le jury de la fac que vous visez. Même si entre nous, les attendus de jury sont quand même globalement un peu les mêmes d’une fac à une autre. Mais malgré tout, lisez-les bien et vérifiez que vous avez tout mentionné.
Conseils pour la forme
Quelques conseils en plus pour la forme.
Ne remplissez pas les vides. Allez à l’essentiel, même pour les parcours courts. C’est-à-dire que si c’est court, c’est court, tant pis. C’est pas la peine de prendre 10 pages pour expliquer quelque chose qui aurait pu être fait en deux lignes. Ça vous laisse de la place pour développer autre chose. Si votre lettre n’est pas aussi longue que ce que vous auriez voulu, c’est pas grave. Le jury sera très content de ne pas avoir à se taper une lettre de 3 pages. Votre parcours, il doit être concis. L’idée, c’est qu’on se fasse une idée rapide de votre profil pour aller rapidement à vos motivations.
Vos vécus de stage, j’en ai un petit peu parlé, ils doivent être concis aussi. L’idée, c’est pas d’insister sur ce que vous avez vécu, c’est d’insister sur ce que ça vous a apporté et sur comment ça a affecté votre motivation. Comment ça l’a renforcé, on espère, quand même. Si ça la renforce pas, c’est un peu plus ennuyeux.
Ayez une posture humble. Montrez que vous êtes curieux. Même si vous avez de l’expérience, même si vous êtes issu d’un cursus qui est exigeant, ne partez jamais du principe que c’est gagné, parce que déjà, c’est pas vrai, et surtout parce que c’est arrogant, et que le jury, c’est des vieux PUPH, ils sont 10 fois plus arrogants que vous. Même si vous avez de l’expérience, ces études, elles vont vous apporter beaucoup, soyez-en conscients et montrez-le.
Vos phrases, elles doivent être tournées de manière positive. Ça, c’est un exemple qui m’a été donné, que je réutilise tel quel, parce que je l’aime beaucoup. « J’ai raté ma PACES », ça peut devenir « après ma deuxième PACES, je me suis orienté vers… ». C’est le même signifiant, c’est-à-dire qu’on comprend très bien dans le deuxième cas que la PACES, elle n’a pas été réussie. Mais malgré tout, la tournure est moins négative, et du coup, l’a priori sur la lettre en lui-même est moins négatif aussi. Essayez le plus possible, même ne mettez pas du tout de négatif dans vos lettres. Essayez d’être le plus positif possible.
Ne vous fermez pas de porte. Ça, ça vaut notamment pour les spécialités. Vous pouvez parler de votre intérêt pour une ou plusieurs spécialités, ce n’est pas du tout obligatoire, mais vous avez le droit. Mais ne faites pas comme si c’était les seules options possibles. Parce que ça vous enferme, et si le jury, ça ne lui plaît pas, ce serait dommage de se faire disqualifier sur ce seul critère. Si vous parlez d’une spécialité très demandée, j’ai donné l’exemple de la cardiologie, mais on pourrait parler de la dermatologie, de la radiologie, de l’ophtalmologie, toutes les spés de début de classement, si on peut dire, notamment en médecine. Pour les autres filières, je suis désolé, je les connais un petit peu moins bien, mais il y a sûrement des équivalents, notamment en dentaire, en pharma, où il y a des filières. Mais en tout cas, si vous parlez d’une spécialité qui est très demandée, ayez en tête un plan de secours pour l’oral. Vous n’êtes pas obligé de le mentionner dans votre lettre, parce qu’il n’y a pas forcément la place, mais il faut montrer que vous êtes ouvert dans votre lettre à autre chose, et à l’oral, on risque de, possiblement, vous poser la question, cette spécialité très demandée, qu’est-ce que vous faites ? Eh bien, il faut que vous ayez un plan de secours pour ne pas être pris au dépourvu.
Divers
Quelques conseils un peu divers, un peu inclassables pour finir.
Faites-vous bien relire. C’est important. Faites-vous bien relire par des gens que vous ne connaissez pas, parce que les gens que vous connaissez, ils connaissent votre parcours, et du coup, si c’est incompréhensible, ils ne vont pas forcément être capables de vous le dire. Et deuxième chose, ils ont forcément un a priori positif sur votre candidature, parce qu’ils vous connaissent et à priori, ils vous apprécient. Donc forcément, ils vont trouver ça génial, super, ils ne vont pas forcément oser vous donner leur vrai retour, et c’est humain. Et faites-vous relire par des admis. Pourquoi ? Parce qu’en fait, on ne compte plus les personnes qui se sont fait relire par des médecins, même des grands PUPH, grands chefs de service de machin. Mais en fait, ces personnes-là, elles n’ont pas tout le temps la bonne vision de la passerelle. Des fois, elles vous donnent des conseils qui, en fait, ne sont finalement pas si pertinents que ça. C’est un peu paradoxal, parce que c’est des personnes avec une grande aura, une certaine prestance, etc. Du coup, on a envie de leur faire confiance, mais malgré tout, ils ne connaissent pas toujours très bien cette procédure. Les admis, honnêtement, sont généralement ceux qui la connaissent le mieux.
Ne vous faites pas relire si vous n’êtes pas prêt à entendre la critique. Moi, tous les ans, et notamment vers l’arrivée de la deadline, donc le 15 mars, je reçois des lettres de gens qui me disent « Est-ce que tu peux me faire une relecture de dernière minute ? » Oui, avec plaisir. Mais ce n’est pas pour autant que je baisse mon niveau d’exigence. Et des fois, c’est horrible, mais il y a des lettres que je reçois à J-2 que je démonte, parce qu’il n’y a rien qui va. Soyez ouverts aux retours, même si on essaye de le faire, évidemment, avec pédagogie, avec patience et avec tact. Malgré tout, des fois, on reçoit des gens, quand il nous faut relire leurs lettres, ce qu’ils attendent, c’est qu’on leur dise que c’est génial et que ça va absolument passer. Ben non, pas toujours. Il y a des lettres qui sont parfaites – c’est rare, quand même – dès le premier coup. Mais la plupart du temps, il y a des choses à corriger. Et dans certaines lettres, il faut des fois revoir totalement l’écriture. Si vous n’êtes pas prêts à entendre ça, franchement, ne nous les faites pas relire. Ça n’a pas d’intérêt. Ça nous fait juste perdre du temps. Donc, j’ai envie de dire, gardez votre lettre dans votre coin, envoyez-la, et puis vous verrez bien.
Restez quand même critiques vis-à-vis des retours. Même parmi les admis, tout le monde n’est pas d’accord, loin de là, sur comment doit être faite une lettre, qu’est-ce qu’il doit y avoir dedans, comment elle doit être présentée, etc. Synthétisez les différents retours que vous avez pu avoir. Essayez d’avoir une vision un petit peu globale. Essayez de comprendre un petit peu ce qu’on attend de vous pour rédiger votre lettre de manière logique.
Ne vous faites pas trop relire. Parce que vous allez voir que ça risque de partir un petit peu dans tous les sens. Et à la fin, vous ne saurez plus quels conseils vous devez mettre en application, quels conseils vous ne devez pas mettre en application. Essayez de vous faire relire par des gens qui sont disponibles, parce que des fois, malheureusement, on ne trouve pas autre chose. Mais par des gens, peut-être, qui sont dans la fac, que vous visez, par des gens qui ont un parcours qui est proche du vôtre, par des gens dont la logique que vous avez pu lire sur le Discord se rapproche de celle que vous avez. Essayez de sélectionner un petit peu des relecteurs qui vous parlent. Et par contre, faites attention. Alors sur le Discord, on essaye d’y faire attention, mais évidemment, on en a probablement laissé passer, et j’en suis le premier, désolé, mais on a des candidats qui se font passer pour des admis pour récupérer des lettres de motivation et pour voir un petit peu ce que donne la concurrence, ou pour s’inspirer, ou pour même recopier. Ça s’est surtout vu sur le groupe Facebook, mais même si nous, on n’a pas encore eu de remontée de ce cas-là, il y a fort à parier que malheureusement, ça existe déjà. Restez vigilants.
Et oui, sur le Discord, prêtez, s’il vous plaît, attention aux messages des relecteurs dans le canal qui s’appelle relecteurs, où les gens qui sont prêts à relire votre lettre, ils ont mis un message pour expliquer s’ils sont disponibles, etc. Je pense que quand on demande à un admis de prendre une heure, voire deux heures de son temps pour relire son dossier, la moindre des choses, c’est d’accorder deux minutes à regarder s’il est disponible.
Alors, on passe du coq à l’âne totalement. Je sors de la notion de relecture. N’encensez pas trop un médecin en particulier. C’est un conseil qui a été remonté par un ennemi qui a tout à fait raison. Vous pouvez citer des noms de médecins parce que, voilà, vous avez fait votre stage chez untel, chez untel, etc. Mais ne les présentez pas trop comme : « Ah ouais, lui, c’est un génie, machin », parce que vous ne savez jamais. Peut-être que le jury le connaît et le déteste. Donc faites attention à ça. On ne sait jamais.
Ne mentez pas. Ça, ça va se voir à l’oral. Là, le jury va vous cuisiner et va bien comprendre que globalement, je vais raconter n’importe quoi. Faites attention.
Ne dénigrez pas votre profession actuelle. Ne dites pas que votre profession actuelle, ça vous ennuie ou que vous ne l’aimez pas ou que vous ne l’aimez plus. Dites plutôt que, je ne sais pas, vous avez envie d’évoluer. Montrez votre reconversion sous un profil positif. C’est une envie de changer. C’est une envie d’évoluer. Mais ce n’est pas pour autant que ce que vous faites actuellement, ce n’est pas bien. Il faut y faire attention parce que, pour le coup, il faudrait que votre motivation soit basée uniquement sur l’envie de faire le métier que vous visez et pas sur l’envie de balancer le métier que vous ne voulez plus faire. La nuance entre les deux est un peu fine, mais c’est quand même important.
Prenez votre temps pour rédiger votre lettre de motivation. Là, on est fin janvier, vous avez encore un mois et demi, vous avez le temps. Prenez-le. Relisez-vous, re-relisez-vous encore et encore. Pesez et ciselez chaque phrase, chaque paragraphe. C’est important d’avoir une lettre qui est claire, qui est précise et qui est agréable à lire. Ça paraît un peu bête, mais essayez de faire quelque chose qui est aéré sur la forme et sur le fond, qui est bien écrit, en fait, que quand on lit, on se dit « Ah, c’est chouette, c’est joliment écrit ». Ce n’est pas grand-chose, mais c’est un petit plus et ça donne un a priori positif sur votre lettre. Donc, ne négligez pas la qualité du français avec lequel vous allez écrire votre lettre.
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